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Psychologie

L’outdoor à la rescousse d’ados transgenres

Des colonies et camps de vacances pour les ados transgenres aux Etats-Unis

Rachel Walker Rachel Walker

  • 29 mars 2019
  • 4 minutes

Aux Etats-Unis, des camps de vacances en pleine nature offrent à de jeunes transgenres un refuge loin des discriminations. A travers des activités outdoor, plusieurs associations donnent à ces adolescents des outils pour affronter les futurs challenges. Une rencontre avec l’autre, mais aussi avec soi-même.

En octobre dernier,  l’Académie de pédiatrie américaine publiait son tout premier rapport à l’usage de ceux qui s’occupent d’enfants et d’adolescents transgenres. Le guide préconise d’adopter une approche positive du genre, afin d’aider les enfants trans à se sentir en sécurité dans une société pouvant stigmatiser ceux perçus comme différents. Sans nier les difficultés qu’ils auront à affronter, le rapport affirme néanmoins qu’ils deviendront des adultes heureux et équilibrés s’ils sont soutenus et aimés pendant leur développement.

Perry Cohen est en lui aussi persuadé. Cet Américain est le fondateur du Venture Out Project, une association d’éducation en plein air fondée en 2014 pour les enfants transgenres. L’équipe, pratiquement entièrement constituée de personnel transgenre, crée un espace dans lequel les enfants trans peuvent s’affirmer, se sentir solides et redonner un sens à leur vie.

Le Venture Out Project et d’autres organisations comme le “Camp Aranu’tiq pour les jeunes trans et non-binaires” (dont l’identité de genre n’est ni homme ni femme), se basent sur une éducation en plein air traditionnelle, sur le modèle des camps de vacances. Le but étant d’offrir à ces enfants une expérience stimulante et encourageante.

Une ouverture sur l’autre

Perry Cohen et Nick Teich, directeur et fondateur du camp Aranuq’tiq, ont tous deux bénéficié d’une expérience formatrice au contact de la nature dans leur enfance. C’est selon eux cette dernière qui leur a permis de s’accepter, et les a chacun mené à la transition vers le genre auquel ils s’identifiaient. C’est d’ailleurs poussés par le désir d’étendre cette expérience à d’autres qu’ ils sont devenus des leaders de l’éducation outdoor.

“Les enfants trans sont terrorisés à l’idée qu’on les interroge sur leur genre et qu’on les juge, explique Nick Teich. Nous leur offrons un espace où ils peuvent jouer librement, dans la nature. Ici, ils n’ont pas à redouter qu’on leur demande s’ils sont un garçon ou une fille.”

Fondé en 2009, le Camp Aranu’tiq est l’archétype du camp de vacances américain au bord d’un lac, où l’on peut faire du canoë, du tire à l’arc ou de l’escalade. Les campeurs, âgés de 13 à 19 ans, tout comme les moniteurs, s’adressent à l’autre par le prénom et le pronom personnel choisi par l’interlocuteur. Les dortoirs et les repas sont communs, et surtout, téléphones et écrans sont bannis.

L’organisation supervise également des randonnées de plusieurs jours  pour les ados, ainsi que des weekends camping pour les enfants et leur entourage – famille ou soignants. Non seulement la plupart découvre un environnement où le challenge physique et l’entraide priment, mais c’est aussi, pour la majorité des participants, la première fois qu’ils se retrouvent au sein d’une communauté trans en chair et en os. Comme le souligne Perry Cohen, beaucoup de ces jeunes n’ont auparavant trouvé du soutien et des amis que sur internet.

Tirer son épingle d’une activité outdoor un peu corsée – comme gravir un sommet ou dormir dans une tente pour la première fois – au sein d’un entourage à l’écoute crée une dynamique productive qui renforce la confiance et l’acceptation de soi. Bien que le programme ne soit pas une thérapie et n’explore pas explicitement le thème de la transidentité, les participants en viennent à partager leur expérience dans un climat de camaraderie, découvrant l’opportunité d’aider d’autres personnes.

“C’est très fort d’avoir des éducateurs qui ont traversé les mêmes expériences et qui comprennent ce que cela signifie d’être mal dans son genre, insiste Perry Cohen. Beaucoup de trans, adultes ou enfants, n’ont jamais passé autant de temps dans un groupe homogène. Il y a une différence entre une communauté en ligne et la présence réelle de gens comme soi”.

Des projets qui portent leurs fruits

Dans ces programmes, les enfants ne sont pas séparés dans les bungalows ou les tentes selon leur genre, et ils reçoivent tous les mêmes informations de l’équipe. Au Venture Out Project par exemple, Perry Cohen donne une liste de conseils à suivre en cas de problème, valable pour tous. “Si vous saignez pendant la rando, il faut faire ci ou ça. Si vous faites pipi accroupi, faire comme ci ou comme ça, cite-t-il. C’est simple, on dit : si vous faite l’expérience de tel phénomène corporel, voici ce qu’il faut faire”.

Ces méthodes permettent de créer un sentiment de communauté qui donne aux jeunes transgenres la force d’affronter les épreuves auxquelles ils font face. Selon le rapport de l’Académie de pédiatrie américaine, les jeunes trans se heurtent à des obstacles “dans pratiquement tous les contextes sociaux : du manque de compréhension au rejet complet, en passant par l’isolation, la discrimination et la victimisation”.

Une étude menée sur une population de 28 000 transgenres a montré que parmi ceux qui se déclaraient trans ou qui étaient perçus comme tels, de la maternelle à l’entrée au lycée, 54% avaient été harcelés verbalement, 24% agressés physiquement et 17% étaient en rupture scolaire.

“La légitimité des trans et non-binaires est constamment remise en cause, rappelle Perry Cohen. Même les enfants ne peuvent y échapper. Venture Out n’est en aucun cas une échappatoire : nous sommes un incubateur, […] tout le monde a besoin d’un espace pour partager, débattre, et rassembler ses forces avant de retourner au combat”.

Pour rendre ces séjours accessibles à une plus large population, Aranu’tiq et Venture Out Project proposent toutes deux des bourses, et il se crée chaque année de nouveaux camps de vacances pour transexuels et non-binaires.
Interrogés sur leur expérience en pleine nature en 2017, les participants d’Aranu’tiq ont déclaré à 92% se sentir plus confiants en partant et 97% se sentaient enfin appartenir à une communauté. L’été dernier, Perry Cohen a reçu une lettre d’un ancien campeur qui disait :  “Pour la première fois dans ma vie, je m’aime non pas en dépit d’être trans mais parce que je le suis”.

Photo d'en-tête : Anthony Ginsbrook/Unsplash
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