Ça bouge sur le marché de l’occasion des produits outdoor. A l’image du Vieux Campeur, qui vient de se positionner sur ce marché bien dans l’air du temps, deux jeunes Lyonnais passionnés d’outdoor misent eux aussi sur l’économie circulaire pour lancer leur start up, Campsider. La différence majeure avec l’offre du « Vieux » ? Pas de bon d’achat en échange de votre vente, mais du cash.
Nombreux sont ceux pour qui la pandémie a accéléré la prise de conscience écologique, le besoin de reconnexion à la nature, et aux sports outdoor. C’est le cas d’Arthur Rocle et Thomas Gounot, deux entrepreneurs de 24 ans passionnés d’aventure, à l’origine d’une plateforme de vente d’occasion d’équipements outdoor. Leurs créneaux : la randonnée, le VTT, le ski et la course à pied, leurs passions communes.
À leur actif, les deux jeunes Lyonnais comptent l’ascension du Huayna Potosí, un sommet de 6 088 mètres en Bolivie, mais aussi, tout près de chez eux, de l’alpinisme aux Dômes de Miage sur le massif du Mont-Blanc, des micro-aventures à travers les Alpes et des trails tels que la SaintéLyon. Inspirés par les projets d’un Kilian Jornet et sa fondation ou encore d’un Mathieu Navillod et l’association « Une bouteille à la mer » « illustrant parfaitement la prise de conscience écologique qui gagne du terrain », expliquent-ils, tous deux entendent, eux aussi, protéger leurs « terrains de jeux ». Tout juste sortis de leur école de commerce, ils ont donc entrepris, en novembre dernier, de s’associer pour « se lancer dans la vie active en ayant un impact positif », n’hésitant pas à créer leur propre entreprise. Leur modèle : l’économie circulaire. « Ce n’est pas nouveau », reconnaissent-ils, « mais ce secteur est encore loin d’être vraiment structuré dans le secteur de l’outdoor », selon eux.
80% des articles en « très bon état »
Concrètement, comment fonctionne Campsider ? Son concept se rapprocherait d’un « Vinted » version outdoor, avec des conseils et une garantie de qualité en plus, expliquent-ils. « Il y a une réelle demande d’équipements et de matériels pour ces sports, mais ils sont souvent coûteux. Nous sommes convaincus qu’il y a un tournant dans les modes de consommation, qui va de pair avec l’état d’esprit des passionnés de plein air, soucieux de l’environnement », selon Arthur. « On a surtout remarqué ce besoin auprès des jeunes actifs, comme nous, qui n’ont pas forcément un grand budget pour s’équiper, et qui se tournent vers des plateformes comme Le bon coin ou Facebook pour acheter d’occasion.
Le problème, sur ce type de sites, c’est le manque de spécialisation, de conseils et de confiance, remarque-t-il. « Nous souhaitons apporter notre expertise, et sécuriser les achats en sélectionnant les vendeurs et les articles sur Campsider. Nous sélectionnons nous-même les annonces que nous recevons qui sont ensuite répertoriées selon l’état du produit. On peut mettre ainsi une alerte si l’article est vieux de plus de trois saisons, ou bien préciser qu’il exige une réparation. Dès que l’on a un doute, on appelle directement les vendeurs pour demander de préciser leurs informations, d’envoyer une vidéo de l’article ou éventuellement de transmettre la garantie. Beaucoup d’entre eux sont d’ailleurs encore sous garantie », affirme le co-fondateur. Une sélection qui les conduit aujourd’hui à refuser 30% des annonces qui leur arrivent.
La qualité reste le maître-mot de la plateforme : 80% des produits sont en « très bon état » ou mieux. Un sérieux qui attire aussi les marques professionnelles, qui pourraient écouler leurs stocks sur Campsider. La plateforme a déjà conclu un partenariat avec la marque chamoniarde de skis ZAG.
Des réductions de 50 à 70%
Lancé en novembre 2020, Campsider compte à ce jour près de 3000 produits de ski, snowboard, randonnée, VTT et trail-running. D’autres disciplines devraient rejoindre progressivement la plateforme, notamment les sports nautiques (kitesurf, SUP et kayak), et des sports aériens comme le parapente. Seules les protections individuelles déjà utilisées, comme les casques ou les cordes, ne sont pas acceptées sur le site.
Enfin, contrairement au Vieux Campeur, qui récupère les articles d’occasion contre un bon d’achat à utiliser dans l’une de leurs nombreuses boutiques, Campsider a prévu un système de paiement contrôlé sur la plateforme. « Le virement est réalisé une fois que l’article est reçu et validé, pour éviter les entourloupes. Et les meilleurs vendeurs sont mieux répertoriés, grâce à un système de notation », ajoute Arthur. Autre argument de taille, face au géant de l’équipement outdoor : les prix. En moyenne, les réductions sur Campsider sont à hauteur de -50%, allant jusque -70%. Une différence notable quand on sait que le « coin des affaires » du Vieux, que nous avons examiné récemment, se limitait à des réductions de 30% par rapport aux prix neufs.
Côté livraison, Campsider, compte innover et réduire encore son impact sur l’environnement en développant un système de « co-voiturage de livraison » : « cela consiste à proposer à des personnes de notre communauté qui se trouveraient sur un itinéraire de livraison de prendre en charge en voiture le colis, afin de limiter les trajets », expliquent-ils.
Photo d'en-tête : Campsider