Un Britannique de 60 ans pourrait bien se souvenir longtemps de son passage dans les Dolomites. Le 31 juillet, il a été hélitreuillé par les secours italiens sur la via ferrata Berti, un itinéraire officiellement fermé depuis juin en raison de chutes de pierres répétées. Coût de l’opération : 14 000 € – à régler comptant.
Dans un communiqué publié sur Facebook, le service régional de secours en montagne du Veneto précise que l’homme s’était engagé seul sur cette via ferrata, située près de San Vito di Cadore, malgré les panneaux d’interdiction. Vers 15h30, il a appelé les secours, affirmant être coincé sur une section exposée en raison de chutes de pierres venues d’amont.
Les sauveteurs ont dû attendre une accalmie météorologique pour localiser l’homme, piégé en plein cœur de la zone d’éboulement. Une équipe héliportée est finalement intervenue à 17h30. Le sexagénaire a été hélitreuillé et transporté en lieu sûr. Il s’en sort indemne, mais devra assumer l’intégralité des frais de l’intervention.
D’après The Telegraph, les autorités régionales ont confirmé que l’homme devait régler la facture, estimée à 14 000 €. Un montant bien plus élevé que celui facturé aux ressortissants de l’Union européenne, notamment en l’absence d’assurance spécifique. Un pratiquant européen couvert aurait pu s’en tirer pour quelques centaines d’euros.
Ce sauvetage s’ajoute à une saison estivale particulièrement meurtrière dans les Dolomites. Depuis le 21 juin, on y recense déjà 83 morts. Interrogé par El Corriere della Sera, Maurizio Dellantonio, chef du secours alpin italien, indique que les opérations de secours ont augmenté de 20 % par rapport à la même période l’an dernier. Dans 60 % des cas, les personnes secourues sont des randonneurs. Près de la moitié de ceux à qui une facture est adressée ne règlent jamais les frais engagés.
Face à cette situation, les autorités du Veneto ont décidé de renforcer la signalisation sur la via ferrata Berti. Dans une mise à jour publiée le 3 août, elles annoncent avoir installé de nouveaux panneaux – plus grands, plus visibles et rédigés en anglais, italien et allemand – aux deux accès de l’itinéraire. Des cordes et des barres d’acier ont également été mises en place pour bloquer physiquement l’entrée. Objectif : éviter qu’un tel scénario ne se reproduise.
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