Passionné de vol libre, Glenn Michelland, 41 ans, s’entraînait ce samedi 29 juin pour les championnats du monde de paramoteur attendus en août, quand il a fait une chute de 200 mètres dans le lac d’Annecy qu’il survolait. En 2024, il avait remporté le titre de champion de monde dans cette discipline qu’il avait découverte presque par hasard, mais dans laquelle il avait très vite excellé.
Ironie du sort, c’est au cours d’un stage de simulations d’incidents en vol, que Glenn Michelland est décédé samedi dernier. Il s’entraînait au-dessus du lac d’Annecy (Savoie) pour les championnats du monde de paramoteur, catégorie endurance. Epreuve où il était favori, pour l’avoir remportée en 2024. Une consécration pour ce double champion de France de la discipline.
On ne connaît pas encore les circonstances précises de son accident, mais son parachute de secours ne se serait pas ouvert, le précipitant dans une chute de 200 mètres dans le lac. Là, un bateau l’a recueilli, mais trop tard. En arrêt respiratoire, il n’a pu être ranimé. C’est à un « pilote d’exception » que la Fédération Française de Vol Libre a rendu hommage dans un communiqué.
Artisan couvreur, spécialiste des travaux en hauteur, il intervenait jusqu’ 25 mètres et frayait au quotidien avec le vertige. À son installation en Haute-Loire en 2009, il est fasciné par les horizons volcaniques auvergnats. C’est là, qu’il raconte avoir eu la révélation : traverser en volant la vallée qu’il voyait tous les jours depuis chez lui. « Cela m’a pris subitement un matin… J’habite à Lapte en face de Saint-Pal-de-Mons et je rêvais de pouvoir traverser, voler, être libre », racontait-il au site d’information régional La Commère en 2022. Il ne sait rien alors du paramoteur, mais découvre qu’il suffit de passer un brevet de pilote et que c’est « finalement très accessible ».
Sa passion est née. Elle ne le quittera plus, d’autant qu’il se révèle doué pour cette discipline d’endurance exigeante combinant parapente et moteur dorsal. « L’objectif c’est de tenir le plus longtemps dans les airs avec seulement 2 kg d’essence dans le moteur. Grâce aux courants d’air chaud, on peut couper le moteur et économiser, expliquait-il alors à l’Éveil de Haute-Loire. « On se fie également aux nuages et aux oiseaux, qui peuvent nous indiquer où se situent les courants ».
Il ne lui faudra qu’une dizaine d’année pour y exceller, car Glenn Michelland est un compétiteur dans l’âme, comme il le découvre dès 2019. En 2021 il devient champion de France, confirme son titre en 2023 avant de décrocher le titre de champion du monde de paramoteur d’endurance en 2024.
« Je suis un compétiteur dans l’âme, persévérant et déterminé à atteindre mes objectifs ! », expliquait-il en 2024 auprès de la fédération d’ULM avant la compétition organisée en Angleterre. Une passion et un état d’esprit qu’il avait visiblement transmis à sa fille. C’est ensemble qu’on les a vus participer à des championnats ces dernières années. « Un duo père-fille qui me fait encore rêver », écrivait-il début juin sur Instagram après une compétition. « Ce jour-là ils avaient tous deux frôlé le podium de presque rien et, beaux joueurs, se réjouissaient quand même d’avoir progressé.
Photo d'en-tête : Glenn Michelland / Thibault Ginies