Dans le cadre de son documentaire “Il faut sauver les Alpes”, Nicolas Plain s’était lancé le défi de traverser les Alpes en associant parapente et vélo. Il vient de réussir l’exploit en huit jours au lieu des quinze prévus. Il a profité de son périple pour recueillir des images et faire des relevés scientifiques.
Parapentiste chevronné, le scientifique spécialisé dans la recherche de solutions pour atténuer les émissions de gaz à effets de serre a atterri jeudi dernier à Salzbourg, en Autriche, huit jours après avoir décollé de Cannes. L’objectif de cette aventure n’était pas le défi sportif, malgré tout impressionnant, mais l’étape n°1 de son projet de documentaire. Nicolas Plain entend récolter des données grâce à des capteurs placés sur son parapente et observer les Alpes “vues du ciel”.
“C’était incroyable, mieux que je ne l’espérais”, raconte Nicolas Plain, quelques jours après son arrivée. Pourtant, la traversée n’a pas toujours été un moment de plaisir. “Les conditions orageuses des quatre premiers jours m’ont limité à 100 km quotidiens en quatre heures de vol. Entre le froid, le vent et les nuages d’orage, la traversée a été très fatigante nerveusement”. Les quatre jours suivants, faute de vent, le Grenoblois a beaucoup pédalé.
Témoin du réchauffement climatique
Le tournage du film débutera officiellement le 24 août prochain. Nicolas Plain ira alors à la rencontre d’acteurs locaux agissant en matière d’environnement, à leur échelle. Son objectif est de montrer qu’il est possible de créer des synergies positives entre eux et des scientifiques.
Cette première expérience confirme que ces enjeux ont un large impact. “J’ai ainsi rencontré un cordiste dans la plaine du Rhône, une vallée glaciaire, en Suisse, sidéré de voir se transformer en lac un glacier situé à deux pas de chez lui ”. Ce qui n’est pas sans rappeler cet épisode dans le massif du Mont Blanc début juillet, où un alpiniste a pris en photo la formation d’un lac, à plus de 3000 m d’altitude.
La diversité des Alpes vue du ciel
Si les Alpes sont touchées dans leur ensemble par le changement climatique, les problématiques peuvent être très différentes d’une vallée à l’autre. “La vallée de l’Arve est très polluée du fait de l’activité industrielle. À quelques kilomètres de là, en Suisse, c’est la pollution agricole (épandages, pesticides, etc.) qui pose problème”. En s’élevant dans les airs, Nicolas Plain a pu observer le territoire différemment. “J’ai aussi remarqué de bonnes initiatives. En Suisse par exemple, le train est bien plus utilisé qu’en France, notamment pour le transport des autos. Ce qui évite de longs trajets et réduit les émissions de CO2”.
Après quelques jours de repos, le scientifique repartira sur le terrain. Son film devrait être prêt fin 2019, il sera diffusé pendant le Festival de Cannes 2020, lors de la Semaine du cinéma positif, ainsi que sur Ushuaïa TV, partenaire du projet.
Photo d'en-tête : © Nicolas Plain- Thèmes :
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