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« Fly The Alps », la drôle de traversée des Suisses volants

Fly The Alps

Roxane GuichardRoxane Guichard

  • 13 juin 2019
  • 6 minutes

Nicolas Jacquod et Ludovic Vulliemin se sont mis en tête de traverser les Alpes en parapente de la Slovénie à Monaco, grimpant au passage le plus haut sommet de chacun des 7 pays survolés. Les deux Suisses en sont revenus avec « Fly The Alps », un film d’aventure drôle aux images sublimes, qui donne envie de s’inscrire au club de parapente du coin et de courir se jeter du haut de la colline la plus proche. Interview.

Qu’est-ce qu’il vous a pris de faire ce film ?

Ludo : C’était d’abord une envie de potes. Avec Nico, on s’est connus à l’école de parapente, il y a environ cinq ans, et c’est cette passion commune qui nous a rapprochés. On est à l’image dans le docu, mais les mecs de l’équipe technique pratiquent aussi. Julien, qui est réalisateur professionnel, se disait depuis longtemps qu’il voulait faire un beau film de parapente. Il m’en a parlé et j’ai eu cette idée de rallier Monaco en partant de Slovénie. Le concept de base était de se déplacer en parapente jusqu’à chaque sommet et de finir en alpinisme avant de redécoller. Évidemment, rien ne s’est passé comme prévu ! J’ai proposé direct à Nico, c’était notre première aventure ensemble mais c’était évident qu’il serait le binôme idéal pour ce genre de projet.

Nico : C’est sûr qu’il faut avoir la même vision de la pratique dans ce genre de cas. La même tolérance face aux conditions qu’on rencontre, la même gestion du risque, des choix tactiques. Voler exige une forme de cohésion mentale très spéciale. On évolue dans des conditions invisibles : tu dois prendre des décisions très rapides que tu ne peux pas anticiper, on est obligés de se comprendre.

Ludovic Vulliemin (G) et Nicolas Jacquod, à Genève, le 21 mai 2019.
Ludovic Vulliemin (G) et Nicolas Jacquod, à Genève, le 21 mai 2019.

Le projet, l’équipe, et ensuite, on fait comment ?

Nico : On essaye de prendre des vacances déjà (rire). Je travaille à 80% comme ingénieur en microtechnique, d’où ma course après le temps pendant cette aventure…

Ludo : Moi je ne fais presque rien dans la vie (il rit aussi). Je bosse à 40% comme enseignant, pour mon minimum vital, puis je fais quelques petites activités qui me rapportent de l’argent à côté, comme du parapente biplace, en étant le plus proche de la nature possible. Mais, pour répondre plus précisément, ensuite on a perdu notre temps pendant six mois, à la recherche de sponsors. Il y a tellement de candidats à l’aventure et personne ne nous connaît, mais même les gars qui ont des noms galèrent à se faire financer…

Nico : C’est vrai qu’on a consacré l’essentiel du temps de préparation à ce qui n’a pas marché. Et finalement, en juillet dernier, on y est allé quand même. On a fait un crowdfunding pour les frais courants sur 28 jours, bouffe, etc. et l’équipe de tournage avait tellement envie que ce film existe qu’elle s’est lancée dans le projet bénévolement. Avec le recul, on s’est dit qu’on aurait mieux fait d’enchaîner des heures sup’ au lieu de démarcher toutes ces entreprises et on aurait pu payer tout le monde !

7 pays, 7 sommets, c’était pour faire original ?

Ludo : Clairement; traverser les Alpes en parapente, c’est déjà largement fait, donc on s’est dit que ce serait sympa de combiner avec l’alpinisme sur le plus haut sommet de chaque pays du trajet. Certains étaient à faire dans une vie… D’autres moins.

Fly The Alps
Les 7 sommets les plus hauts des 7 pays traversés. (Fly The Alps)

Comme le Zugspitze en Allemagne ?

Nico : Hahaha c’est vous qui le dites, pas nous. Mais maintenant qu’on en parle, oui ! On ne l’aurait jamais fait si ça n’avait pas été compris dans le défi. Je crois qu’on peut dire que les Allemands l’ont massacré, avec des téléphériques qui les emmènent au sommet boire des binches. C’était dégueulasse, ça allait parfaitement avec la météo (rire).

De toute façon, à ce stade on peut le dire, vous avez eu une relation compliquée avec météo pendant cette aventure ?

Ludo : En Slovénie, les conditions étaient vraiment affreuses. Le premier vol qu’on a fait… Jamais on n’aurait volé pour notre plaisir, sauf que t’as tout le monde qui est là, qu’on n’a qu’un mois et qu’on commence direct à prendre du retard, ça rendait fou. Et comme l’idée était de se déplacer sans moyen de transport motorisé, on n’avait plus qu’à marcher avec nos parapentes sur le dos. Le 2ème jour, on a dû marcher 30 km, j’ai direct eu des cloques et les talons en sang… Et ça c’était que le début, on a marché des jours en Autriche notamment… On essayait de voler, on devait poser au bout de 2 kilomètres, on avait envie de tout casser.

Nico : À un moment, il y a eu un déclic. On a réalisé qu’avant de décoller, on avait la boule au ventre parce qu’on savait que ça n’allait pas être agréable, que les conditions étaient systématiquement mauvaises, donc on s’est dit on ne vole plus. Par contre, il fallait trouver une solution.

Fly The Alps
La preuve qu’il a fini par faire beau. (Fly The Alps)

Fini le concept parapente/alpinisme ?

Ludo & Nico : … Parfois il faut bien s’adapter, on y ajouté un bout de vélo ! Jamais on n’y aurait pensé, on était au fond du trou, à voir la fin de l’aventure. On n’était que tous les deux, nos potes qui filmaient étaient repartis. On les a appelés en désespoir de cause et ce sont eux qui ont eu l’idée : trouver des vélos pour avancer en attendant que les conditions redeviennent correctes. Sauf qu’on était dans un village paumé et qu’on a limite dû faire du porte à porte pour en trouver. Pas forcément à la bonne taille, mais à ce stade c’était un miracle !

Fly The Alps
Le vélo, invité surprise de l’aventure. (Fly The Alps)

Le vélo, ça va encore, mais gérer l’alpinisme en plus du parapente, c’était compliqué ?

Ludo : J’ai 20 ans de montagne derrière moi, des expéditions en Himalaya et en Amérique du Nord, donc je n’étais pas très inquiet. Et puis on n’a fait que des itinéraires classiques, des chemins hyper-fréquentés ! Le Mont Blanc, c’est un chemin pédestre au final. Au Grossglockner, en Autriche, il y avait du monde, mais on le savait, et finalement on s’est bien marrés : une cordée de Slovènes était bloquée là depuis des heures, c’était assez drôle de rencontrer du monde…

Nico : J’avais une bonne expérience de l’escalade, de la montagne de manière générale, mais les sommets qu’on a faits, notamment en Autriche où on était encordés sur une arête, je n’avais jamais connu. Après, j’ai totale confiance en Ludo : il m’attache à la corde et je le suis !

Ça a changé quelque chose pour vous d’être filmés et de vous filmer vous-mêmes ?

Ludo & Nico : Ça change au niveau des contraintes techniques, mais ça n’a rien changé à notre engagement dans l’aventure, on n’a pas pris de risques pour ça, etc. Par contre on a découvert le fait de se filmer, de parler devant la caméra. On essayait de faire chaque jour un live Facebook et là tu vois clairement l’évolution et nos progrès. Au début on sent qu’on ne sait pas vraiment pourquoi on se filme, ni quoi dire, et à la fin on discute avec la caméra dans la main sans y penser. De toute façon, on n’avait pas tout le temps nos potes cameramen avec nous. Les moments-clés, on les a filmés nous mêmes. Et puis il ne faut pas oublier de le faire, quand on en a marre, quand on est posés au milieu de la pampa, quand c’est la merde. Notre caméraman nous disait : ‘quand vous êtes content, ça sert à rien, faut montrer aussi quand c’est dur’. C’est peut-être pour ça que ça peut avoir l’air facile dans le film, les moments vraiment chiants, on n’a pas toujours sorti la caméra (rires).

Au-delà des galères et des moments drôles, il y a aussi des instants de grâce dans le film, notamment quand vous vous posez à 4 400 mètres sur la Pointe Dufour, en Suisse, avant de marcher vers le sommet…

Nico & Ludo : En fait, ce jour-là on a fait ce que l’on croyait que l’on ferait à chaque fois et qui n’est jamais arrivé (rire). On a volé au dessus de la neige, on s’est posé, on a filé au sommet et on a redécollé, c’était magnifique !

Fly The Alps
Voler au-dessus de la neige. (Fly The Alps)

Le périple s’est terminé à Monaco donc, au 30eme jour, au sommet du Mont-Agel ?

Ludo : Oui, alors, c’est pas tout à fait vrai. On a bien fini là, mais pour être tout à fait honnête, géographiquement, il domine Monaco, mais il est en France ce mont. C’était juste pour le trip de faire un dernier sommet !

Nico : Nooon ! C’est pas le plus haut sommet de Monaco ? Je le découvre juste là…

(Les deux se marrent)

Et pour finir, un nouveau projet du genre à venir pour cet été ?

Ludo : Cet été, je vais juste voler, je n’ai pas envie de refaire la même chose ailleurs, j’ai plutôt envie d’innover, on verra.

Nico : Du tricot. Je me suis blessé en skiant cet hiver et je n’ai pas pu voler depuis 5 mois et c’est loin d’être guéri…


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