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Dominique Perret, meilleur skieur freeride du siècle : « Sans culture du risque, la liberté en montagne n’existe pas »

  • 1 décembre 2025
  • 4 minutes

La rédaction La rédaction L'équipe de rédaction est un noyau dur de journalistes passionnés, tous basés depuis un bon spot de grimpe, de trail, de ski ou de surf.

Cette année, la neige est arrivée tôt et en quantité. Résultat : dès que les versants se chargent, les skieurs se ruent déjà vers les pentes vierges. Sauf qu’en montagne, partir à l’aventure sans préparation ne pardonne pas. Dominique Perret le martèle depuis des décennies. Sacré « meilleur skieur freeride du siècle » en 2000, le Suisse en a payé le prix fort : en 28 saisons, il a perdu 30 potes, et des meilleurs. À 63 ans, il milite plus que jamais pour une véritable culture du risque. Fort de son expérience sur le terrain, il entend transmettre les fondamentaux de la sécurité via sa plateforme WEMountain. De quoi sauver bien des vies.

Précurseur du freeride dès la fin des années 80 – ex-recordman du saut de falaise à ski, 36,40 mètres en 1990 – le skieur suisse Dominique Perret, aujourd’hui âgé de 63 ans, connaît la montagne et ses pièges. Lui-même en a touché les limites, celles qui n’autorisent aucun retour en arrière une fois franchies. Amoureux du danger ? Non, amoureux de la liberté mais en toute sécurité. Les gendarmes à la montagne, très peu pour lui. « Mais pour continuer le freeride sans contraintes, il faut une culture du risque, une éducation et un système d’analyse qui permettent de savoir dire stop quand le danger devient trop présent », insiste-t-il.

Le ski, il l’a découvert dès son enfance à La Chaux-de-Fonds, dans le Jura suisse. La ville est équipée d’un téléski : « Donc quand t’es gamin, tu fais du ski et puis à cette époque, il n’y avait pas encore vraiment de pistes, chacun faisait sa trace. Mon attrait pour le freeride est parti de là, et ça n’a jamais cessé », raconte-t-il. « La liberté que tu as en ski, c’est ce moment où tu te détaches de la gravité grâce à la vitesse, grâce à un virage… C’est la glisse en fait, la liberté, c’est la glisse ». Au moment de se lancer dans la vie active, il choisit un métier d’ingénieur en mécanique. Le ski n’est jamais très loin, il opte pour ce cursus pour comprendre le rôle des spatules avant d’apporter sa pierre à l’édifice en développant du matériel.

Et puis Patrick Edlinger bouscule tout, du jour au lendemain ! « En 1982, le grimpeur légendaire sort La vie au bout des doigts, une révolution du monde outdoor car pour la première fois, tous les pratiquants de grimpe, de ski et autres comprennent qu’ils peuvent vivre de leur passion, notamment en tournant des images… Pour moi, ce film, c’est le point de bascule entre l’amateur passionné que je suis et le freerider professionnel que je vais devenir », explique Perret.

Dominique Perret
(Collection Dominique Perret)

« Le facteur humain est déterminant dans la gestion du risque »

Son métier lui permet de parcourir « la planète blanche car même si certains la voient bleue, pour moi, la Terre, c’est les montagnes et les sommets ». Il pose ses skis partout. Dans les Alpes, mais aussi dans les Andes, au Canada, en Alaska. Et bien sûr dans l’Himalaya. En 1996, il réussit l’ascension de l’Everest en style alpin et sans oxygène, suivie d’une descente de la face nord depuis environ 8 600 mètres d’altitude.

De quoi en apprendre un bout sur la sécurité : « Chacun a sa méthode, mais en voyageant, j’ai eu la chance de prendre le meilleur des pratiques des skieurs que j’ai rencontrés ». Ses propres ressentis et son observation des autres l’amènent à une conclusion : le facteur humain est déterminant dans la gestion du risque en montagne. « On me parlait beaucoup de la neige, de l’inclinaison de la pente, de la météo, du risque d’avalanche mais jamais du facteur humain, responsable de 90% des accidents. C’est le plus important », assure-t-il.« En tant qu’athlète, j’ai compris que la chose déterminante quand tu te lèves le matin, c’est comment tu te sens dans ta tête et dans ton corps ». Dans des conditions dangereuses, le moindre pépin physique ou mental ne pouvant qu’aggraver une situation précaire.

L’ancien freerider professionnel prône donc une parfaite connaissance de soi avant d’entreprendre des expéditions périlleuses. Et aussi le fait de savoir dire « non » ou « stop ». « Quand c’est ton métier, si tu ne sens pas une descente, tu peux revenir le lendemain ou la semaine suivante et recommencer, alors que quand tu as posé tes vacances et payé parfois très cher pour une traversée ou un sommet, c’est souvent très difficile de renoncer », explique-t-il. Et puis, il y a le timing : « Souvent, les gens tirent la sonnette d’alarme quand ils ne peuvent plus avancer… mais s’ils ne peuvent plus avancer, ils ne peuvent plus reculer non plus, et c’est déjà trop tard ». Pour eux, mais pour les autres aussi : « La liberté, c’est savoir faire les choses bien pour ne mettre personne en danger. »

En 2022, il capitalise donc sur son expérience et son réseau pour lancer WEMountain, une plateforme de formation aux risques en montagne conçu avec plus de 50 experts internationaux : guides, sauveteurs en montagne, médecins, psychologues, météorologues, nivologues, spécialistes en gestion des risques et pédagogues. Un principe qui trouve vite sa place auprès des skieurs, mais aussi des écoles de skis, des stations et les fabricants de matériels.

Cinq chroniques pleines de conseils et d’enseignements

C’est dans ce contexte que nous avons demandé à Dominique Perret d’écrire cinq chroniques pour Outside. Car il y a urgence : « On relève environ 100 morts par an dans les Alpes françaises, italiennes et suisses… Tout le monde dit que ça a toujours été comme ça et que c’est presque normal mais c’est monstrueux 100 morts par an ! Derrière il y a des hommes, des femmes, des enfants… Sans parler des blessés avec des séquelles à vie. On ne peut plus continuer comme ça ! », s’insurge-t-il.

Dans un premier temps, le freerider abordera le thème du matériel et de son entretien. Puis ce sont les facteurs humains qui seront décortiqués. Dans sa troisième chronique, il évaluera pour nous les terrains favorables et les défavorables. La quatrième se focalisera sur les critères d’abandon et la faculté à dire « stop » à temps. Enfin, la cinquième sera axée sur les procédures de sauvetage une fois l’accident survenu. De quoi revenir sur les fondamentaux pour profiter de la montagne en toute sécurité, et en toute liberté.

Photo d'en-tête : Collection Dominique Perret
Thèmes :
Accident
Avalanche
Freeride
Montagne
Sécurité
Ski

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