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Mira Rai, de l’armée maoïste au Marathon du Mont-Blanc

  • 13 juillet 2020
  • 2 minutes

La rédaction Outside.fr Marine Saint-Germain

Partie de rien depuis son village népalais, Mira Rai a traversé la guerre et gravi les plus hauts sommets en courant, surpassant les attentes de tous. Elle est aujourd’hui l’une des meilleures ultra traileuses du monde. Au-delà de ses exploits sportifs, Mira Rai est aussi un symbole d’espoir pour les femmes de son pays. Ce film de 15min retrace son parcours exceptionnel.

Née dans un village traditionnel du Népal, Mira Rai, 32 ans, est devenue un modèle pour des milliers de Népalaises. Son don pour la course à pied et ses victoires internationales lui ont donné la voix pour mener un autre combat, celui de l’émancipation des femmes de son pays. 

Issue d’une famille défavorisée, le trail n’était pas la première vocation de Mira. « Ici, les gens doivent se battre du jour de leur naissance jusqu’à leur mort », explique-t-elle dans le documentaire que Redbull lui a dédié. Une lutte d’autant plus difficile lorsque l’on est une fille. « Ma grand-mère aurait préféré que je sois un garçon. En tant que fille, j’aurais été un fardeau pour ma famille », poursuit-elle. 

Une passion révélée à l’armée

Sa détermination la pousse à quitter son village et rejoindre l’armée maoïste. Encore mineure, elle veut aider financièrement sa famille, qui peine à surmonter la crise causée par la guerre civile. Ce sera le premier pas vers la découverte de son talent. Une compétition de course est organisée à la base militaire où sert Mira. Une course qu’elle remporte haut la main. « J’étais plus forte que les garçons du camp. J’ai commencé à courir 2 heures par jour, comme si je n’allais jamais m’arrêter. C’était fait pour moi ! », s’exclame-t-elle.

En 2006, la paix est signée dans le pays, et Mira doit quitter les rangs de l’armée avec 4000 autres jeunes mineurs. La future championne décide de partir à Katmandou, où sa vocation a failli lui échapper. « J’avais obtenu un visa pour aller travailler dans une usine en Malaisie, mais à la veille de partir j’ai entendu parler d’une course qui allait bientôt avoir lieu », ajoute-t-elle. Il s’agissait tout simplement du prestigieux Himalayan Outdoor Festival, un parcours de 50 kilomètres. « Je ne savais pas ce qu’était le trail avant de me lancer dans cette épreuve », raconte Mira. Pourtant, sans y être préparée ni équipée correctement, elle remporte la première place. Un exploit qui provoque en elle un déclic : c’est décidé, elle veut être coureuse. 

Vainqueur du Marathon du Mont-Blanc

Dans la foulée, les courses s’enchaînent. Son ascension est fulgurante. Rien ne semble l’arrêter, jusqu’au 25 avril 2015, où un séisme ravage le Népal. « Ça a été le pire jour de ma vie. On perdu beaucoup d’amis et de membres de notre famille. Trois mois plus tard, j’allais participer à la plus grande course de ma vie (le Marathon du Mont-Blanc, ndlr). Je me suis dit que je devais faire quelque chose pour mon pays », commente-t-elle. En effet, c’est avec le drapeau népalais brandi au-dessus de sa tête que Mira franchit la ligne d’arrivée à Chamonix. Première à l’issue de 80 kilomètres de trail. Une distance qu’elle n’avait encore jamais courue auparavant.

Depuis Mira Rai se sert de sa notoriété pour aider les villageoises népalaises, aux perspectives de vie souvent limitées par les conventions sociales traditionnelles. « Même si on a un rêve, c’est très dur de quitter son village. Certaines filles sont mariées dès 13 ans. Je voulais faire mieux que ça », confie-t-elle. Elle s’occupe maintenant du programme « Exchange and Empower » (« Échanger et gagner en autonomie » en français), qui crée des passerelles, pour les jeunes athlètes féminines, entre le sport et l’éducation. Un projet qui fait d’autant plus sens quand on sait que sa fondatrice a dû arrêter l’école à 12 ans.

Photo d'en-tête : Martina Valmassoi
Thèmes :
Femme
Marathon
Népal

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