Déjà détenteur du record du GR 10, la redoutable traversée des Pyrénées, le Normand s’est attaqué le 30 avril dernier au GR 34, superbe parcours de 2 200 km et 35 000 m D +, le long du sentier des douaniers, en Bretagne. Son objectif ? Le boucler en moins de 20 jours, soit cinq de moins que le nordiste Nicolas Vandenelsken. Son arrivée est prévue autour du 18 mai, s’il tient son rythme et sa minutieuse organisation. Or, il ne dort que 3h30 à 4h par jour.
« Pas d’inscription, pas de liste d’attente, le choix dans le tronçon et dans la date, rien à payer, alors pourquoi pas ?!? », écrivait sur Instagram Erik Clavery pour annoncer son nouveau défi : battre le record de la traversée du Sentier des douaniers, le très populaire GR 34, établi en 2023 par Nicolas Vandenelsken (25 jours, 8 heures et 51 minutes). Le 30 avril, à 20h30, il est donc parti de la Merveille du mont Saint-Michel, direction le pont de Saint-Nazaire, qu’il compte atteindre en moins de 20 jours, soit ce week-end, autour du 18 mai.
Un parcours pierreux où les montées s’enchaînent et qui n’a rien à envier à la montagne, mais sur lequel il progresse à bonne allure, fort de sa solide expérience en compétition, comme sur des aventures plus personnelles. Après une carrière en tant que triathlète et traileur qui lui vaut en 2011 le titre de champion du monde de trail, et en 2019 celui de champion de France en 2018 des 24h de course à pied sur route (272,217 km), Erik Clavery s’est lancé sur l’ultra distance. En 2020, il pulvérise le record du GR10, dans les Pyrénées (887 km en 9 jours et 9 heures et 12 minutes). En 2021, c’est celui du GR223, d’Honfleur au Mont Saint-Michel (670 km en 4 jours et demi), et en mars 2024, celui du Canal de Nantes à Brest (365 km en 46 h et 12 minutes).
Pacers, masseur, ravitos « maison » : une assistance au cordeau
Le GR34 ? Une évidence pour celui qui se définit aujourd’hui comme « ultra runner aventurier ». Avec deux parents profs d’EPS, Erik Clavery a très tôt découvert les sentiers de randonnée. Parmi les plus mythiques, le sentier des Douaniers s’imposait. Le traileur est originaire de Coutances, dans la Manche, à deux pas du Mont Saint-Michel, soit le départ du GR34. Il habite aujourd’hui dans le vignoble Nantais, à proximité de Saint Nazaire, point final de ce sentier. Alors, le terrain de ce parcours côtier, il connaît, il y a beaucoup couru en compétition.
Dès lors, pas d’entraînement spécifique cette fois, le traileur suit une routine bien rodée par la préparation de courses telles que l’UTMB ou la Diagonale des fous. En revanche, c’est toute une logistique qu’il a dû mettre en œuvre, avec le soutien de sa femme, Céline, d’amis et de pacers. Avec lui aussi, un kiné, qui intervient régulièrement. Toutes les heures, Erik Clavery s’accorde une pause chronométrée, le temps de détendre de se faire masser, de détendre ses muscles, de manger, ou de prendre une douche dans le camping-car qui le suit. Le sommeil, il le réserve à la nuit, pour des phases très courtes de 3h30 à 4h. Au niveau mental, il peut se projeter en consultant un document récapitulant tous les lieux de passage du sentier.
Une organisation millimétrée qui lui permet d’avancer en toute liberté. Car si le traileur ne cache pas sa quête de la performance, c’est bien l’aventure qui semble le motiver ici. Une chance à yeux. Très touché par la perte de Pascal Balducci, son entraîneur historique et un de ses meilleurs amis, décédé en septembre 2023 d’un cancer, Erik Clavery n’a de cesse de rappeler sur ses réseaux que courir reste le privilège des personnes valides. Aussi s’est-il engagé aux côtés de la Ligue contre le cancer dont il est l’ambassadeur dans cette aventure. En attendant de se projeter dans une autre, peut-être le Pacific Crest Trail et ses 4 240 kilomètres courant de la frontière mexicaine à la canadienne…
Comment suivre le défi d’Erik Clavery ?
Pour connaître sa progression en live, connectez-vous directement sur la cartographie Dotvision.
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