Et si pour une fois, on filait plein nord ? Quand le thermomètre s’emballe dès juin et que partout, de la Bretagne à la Corse en passant par les Pyrénées, les sentiers sont de plus en plus fréquentés, frôlant parfois la saturation, une irrépressible envie d’espace et de solitude nous prend. Mais jetons œil sur la carte : de l’autre côté de la Manche, à quelques heures en train de la France, les parcs nationaux britanniques offrent une alternative peu connue des Français, explique Eoin Treacy, responsable marketing UK chez Columbia, fournisseur de cette vénérable institution. Cet Irlandais, traileur passionné, sait de quoi il parle. C’est lui qui, pour la marque, a équipé les rangers locaux, des vestes de randos aux chaussures de marche. Un job en or qui lui a permis de parcourir des centaines de kilomètres de sentiers, en mode trek ou trail. Pour Outside, il dévoile ses trois parcours favoris, des plus engagés aux plus accessibles, tous accessibles sans voiture ni avion. Parce que quand on peut faire sans, c’est mieux.
Interdiction de bivouaquer cet été dans le massif de la Chartreuse en juillet et en août, mêmes règles dans certaines zones du Vercors. Quotas dans la calanque de Sugiton, une première cette année qui laisse augurer une extension du modèle aux autres criques de la côté marseillaise. 135 000 visiteurs sur le GR20 en 2021 et plus encore attendus en 2022… Les zones naturelles sont victimes de leur succès en France, au point que partout, les restrictions se multiplient afin de réguler les flux et de préserver les sites. De quoi nous inciter à tourner le regard vers d’autres zones, nettement moins connues des randonneurs et pourtant si proches. A commencer, par celles situées de l’autre côté de la Manche, au cœur du Royaume-Uni. Un pays qui pour beaucoup de Français se résume en deux mots : « Londres » et « temps pourri ». Vaste erreur. Car ceux qui, délaissant voiture et avion, optent depuis la France pour les transports en commun, ne verront de Londres que la superbe gare de Saint Pancras avant de mixer train et bus jusqu’aux zones les plus sauvages du royaume.
Quant aux étés trempés, qui ont longtemps fait la réputation du Royaume-Uni, ils sont désormais coupés de plages ensoleillées de plus en plus fréquentes, réchauffement climatique oblige. Un climat somme toute agréable qui rappellera quelque chose aux Bretons et qui s’avère parfait pour la rando, pour peu qu’on ait le matos ad hoc.
C’est justement ce qu’en 2017 les rangers des 15 parcs nationaux britanniques ont demandé à Columbia, marque qui s’est fait une place de choix sur le marché de l’outdoor en rappelant « qu’il n’y avait pas de mauvais temps, mais que des gens mal équipés ». Du vécu visiblement, sachant qu’elle a vu le jour à Portland, dans l’Oregon, Etat qui s’enorgueillit d’avoir l’un des pires climats des Etats-Unis. A défaut d’être un Eden ensoleillé comme la Californie toute proche, cette rude région américaine ne manque pas d’humour. Ni de bon sens. Deux traits de caractère que l’on retrouve d’ailleurs chez Columbia, marque qui dès les années 70, n’hésitait pas à mettre en scène dans ses pubs Tim Boyle, digne héritier de la redoutable et regrettée Gertrude (Gert) Boyle, sa Directrice Générale, recevant des trombes d’eau sur sa veste « Bugaboo » parfaitement imperméable, et néanmoins respirante.
Un ton qui semble avoir bien plu aux rangers britanniques qui, eux aussi, s’y connaissent en intempéries et en longues marches dans la gadoue, entre deux journées baignées de soleil. Au point que Columbia, désormais fournisseur officiel des parcs nationaux britanniques a mis au point une gamme complète afin d’équiper de pied en cap ses 3000 employés, dont 300 rangers, mobilisant pour l’occasion le nec plus ultra de ses innovations techniques : de la technologie Outdry Extreme, pour les vestes de rando imperméables et respirantes, à la technologie Techlite + pour des chaussures assurant aussi bien pour des trails running que des randonnées techniques. Parmi les meilleures options, la Hatana Max Outdry, la TrailStorm ou la toute nouvelle l’Escape Thrive qui offre un excellent amorti, une foulée fluide et une excellente restitution d’énergie. Respirante et imperméable, elle garde les pieds au sec à l’intérieur comme à l’extérieur. La semelle extérieure dispose d’une accroche supérieure pour garder le pied sûr même dans des conditions extrêmement glissantes.
Un kit assez minimaliste, mais très versatile, que les rangers britanniques ont exposé aux pires sévices pendant des mois, des lochs écossais aux falaises du Pays de Galles, de quoi compléter les innombrables tests déjà réalisés par la marque. Comblée, dès la saison suivante, elle s’est d’ailleurs empressée de leur proposer un nouveau kit de produits. « No thanks ! ». ont répondu les très pragmatiques (et économes) rangers. Satisfaits de leurs équipements, ils voulaient tout simplement les garder et ne pas s’encombrer de plus, car, visiblement vestes, pantalons et chaussures tenaient le choc, alors pourquoi en changer ?, explique Eoin Treacy, qui a passé des heures avec eux sur les sentiers. L’occasion pour ce solide Irlandais, responsable pour Columbia du partenariat avec UK National Parks mais aussi de la mise en œuvre de programmes visant à ouvrir l’outdoor à toutes les communautés, y compris les plus défavorisées – de sillonner le pays du nord au sud. Traileur passionné, c’est sur ces terres qu’il s’est d’ailleurs entrainé pour l’OCC. Un de ses plus beaux souvenirs, se souvient Eoin Treacy, qui, avoue nous envier un peu les Alpes. « Un terrain de jeu exceptionnel, avec lequel peut pourtant parfois rivaliser le Royaume-Uni », explique-t-il, « pour peu qu’on sache y dénicher les spots les plus « stunning ». C’est donc la liste de ses trois randos préférées qu’il nous a confiée. A tenter cet été ou à l’automne, loin des foules, et de la canicule.
En Ecosse, la traversée de la « West Hyland Way » : la plus engagée
De quoi s’agit-il ?
C’est de loin la randonnée la difficile de la sélection de Eoin Treacy, l’une des plus spectaculaires aussi. Une plongée dans les Highlands en mode XXL. Longue de 96 miles (154 kilomètres), cette traversée parcourt le parc national écossais du Loch Lomond et des Trossachs, de Milngavie (Glasgow) à Fort William. Au programme ? Des lochs tranquilles, des vallons luxuriants, des sommets imposants et des rivières impétueuses. Pour résumer, « une incroyable variété de paysages » s’enthousiasme le traileur.
Comment s’y rendre ?
Certes vous pouvez prendre l’avion pour arriver à Glasgow, mais pourquoi ne pas y arriver en train ? De là, vous pourrez poursuivre, toujours via les rails jusqu’à Milngavie (30 minutes ). Là, vous pourrez débuter votre randonnée, direction le Nord ! Au retour, pour ceux qui feraient la traversée complète avec arrivée à Fort William, ne pas manquer de prendre le fameux West highland railway, considéré comme un des plus beaux parcours en train du monde. Confortablement installé dans un wagon, il vous ramènera à Glasgow en vous faisant revisiter toutes les étapes de votre rando.
Pour combien de temps ?
De deux à dix jours, voire deux semaines si vous voulez prendre vraiment votre temps pour profiter de ces incroyables paysages. A caler d’avril à octobre, suivant que vous souhaitez le parcourir intégralement, ce que conseille vivement Eoin Treacy, et achever votre rando à l’ombre du Ben Nevis (le plus haut sommet du Royaume-Uni, « Big Ben » pour les intimes »). A moins que vous préfériez n’en faire qu’un tronçon et vous concentrer par exemple sur les « bonnie banks » du Loch Lomond.
Où dormir ?
Bon à savoir, le bivouac sauvage est autorisé en Ecosse… mais pas dans le reste du Royaume uni. En complément vous trouverez partout de nombreux sites pour camper. Sur votre parcours aussi, des auberges de jeunesse, et quantité de pubs très conviviaux à découvrir dans les hameaux et petits villages.
Plutôt rando ou vélo ?
« Plutôt rando, même si certaines zones de cet immense parc national offrent de beaux sentiers de VTT.
Pour en savoir plus, c’est ici
En Angleterre, l’ascension de l’« Helvellyn » dans le Lake district : la plus spectaculaire
De quoi s’agit-il ?
Situé au nord-ouest de l’Angleterre, entre Ullswater, Thirlmere et Grasmere, le Lake district est un must pour les Britanniques passionnés de nature et de randonnée. Mais aussi un très bon entrainement pour les traileurs, c’est d’ailleurs là que Eoin Treacy a préparé son OCC ! En Angleterre, l’ascension de l’Helvellyn, troisième sommet le plus haut du pays (950 m) est #1 dans liste des randos préférées. A juste titre. La fameuse “Wainwright route” offre en effet une vue spectaculaire sur la région des lacs.
Pour y parvenir, cinq voies, dont trois voies principales, via Striding Edge, Swirral Edge et Thirlmere. On recommande de passer via le ‘Striding Edge, un parcours plutôt exigeant mais qui en vaut la peine. Plus accessible, en revanche, l’ascension via Thirlmere.
Comment s’y rendre ?
Via la gare de Londres ou de Glagow, puis connection en train vers Glenridding or Windermere. Là, des bus gratuits vous conduiront sur le site, dans le cadre d’un test que lancent cette année les Britanniques afin de limiter l’usage de la voiture vers les espaces naturels.
Pour plus d’informations sur le service de bus, c’est ici.
Pour combien de temps ?
Comptez 4-5 heures pour le parcours long (13.5 km), assez difficile, démarrant à Glenridding (via Striding Edge). Pour une rando plus courte, et plus facile, optez pour Thirlmere.
Où dormir ?
Sur place, des aires de campings, lodges et B&B.
Et la météo ?
Question capitale, explique Ion qui connait bien la zone pour y habiter. « Surtout ne pas tenir compte des prévisions nationales, elles sont fausses ! Ici, chaque vallée à son propre micro climat. Garder en tête que la montée soudaine de brouillard et l’apparition de vents violents peuvent être très perturbants. Aussi avant de vous lancer, toujours bien vérifier les conditions auprès des centres météo locaux », insiste-t-il.
Deux sites à checker : le Met Office Lake Distrct Mountain Weather et l’Helvellyn Mountain Weather Forecast.
Pour en savoir plus, c’est ici
Au Pays de Galles, le parc national du Pembrokeshire : le plus secret
De quoi s’agit-il ?
Envie de côtes spectaculaires, de randos tous niveaux, foncez sur le Pembrokeshire, un havre de paix encore peu connu. Ce qui vous y attend ? 186 miles de sentiers côtiers surplombant les flots agités, des falaises abruptes, une arche naturelle, le Green Bridge, des forts, des grottes et une chapelle médiévale taillée dans la roche. Nichés dans les piliers de calcaire, une myriade d’oiseaux de mer : guillemots, mouettes et autres fulmars. En bref, un lieu magique. Eoin Treacy recommande bien sûr de se lancer dans le parcours complet, mais pour ceux qui auraient moins de temps, il préconise de se concentrer sur le tronçon allant de Stack Rocks à St Govan.
Comment s’y rendre ?
Direction la gare de Londres puis prendre un bus. Pour en savoir plus sur ce service, c’est ici. Plus d’infos sur les transports en commun, c’est ici.
Pour combien de temps ?
Tout dépend de vos envies, et de votre forme. De nombreuses options, de tous niveaux, s’ouvrent à vous sur ce sentier courant sur 186 miles (300 km).
Où dormir ?
Ici aussi de multiples options, pour tous les budgets.
Qu’y faire à part de la rando ?
Envie d’un peu d’adrénaline ? essayez le « coasteering », « le sport le plus populaire dans la région, (après le rugby) », explique Eoin Treacy. En France, on appelle ça le Psicobloc ou deep water soloing (DWS). Peu importe le nom, le principe est le même : grimper sans corde au-dessus de l’eau, puis se laisser tomber de quelques mètres pour une petite baignade rafraîchissante en mer.
Pour en savoir plus, c’est ici
De l’Ecosse aux Pays de Galles, comment bien s’équiper ?
Ce qu’il y a de bien, dès lors qu’on traverse la Manche, c’est qu’on peut parfois y vivre les quatre saisons en une seule journée ! Dans cette optique, il est essentiel d’emporter des vêtements, chaussures et accessoires adaptés aux conditions météorologiques changeantes.
Rappelons donc l’incontournable principe des trois couches, plus que jamais d’actualité. Une couche de base pour évacuer l’humidité de votre peau (T-shirt Alpine Chill Zero) , une intermédiaire pour dispenser de la chaleur (Polaire Park View) et une extérieure imperméable pour vous protéger du vent et de la pluie (Veste OutDry Ex™). Le tout respirant, cela va de soi, ce que garantit la nouvelle technologie Outdry Extreme de Columbia. Dans votre sac, des pantalons et vestes de randos légers à séchage rapide, dont un imperméable au cas où vous seriez surpris par une forte pluie. Aux pieds, des chaussures de randos légères (Escape Thrive). Enfin, n’oubliez pas un bonnet chaud, des gants, si possible imperméables, et une casquette ou chapeau, car oui, le soleil peut aussi taper très fort dans ces régions.
Pour en savoir plus sur Columbia, visitez columbiasportswear.fr
Photo d'en-tête : Columbia / National Park Rangers