Avec la victoire d’Antoine Charvolin, Gautier Airiau et Leo Rogaume, c’est un podium tricolore qu’affiche ce soir la TDS côté masculin, comme en 2024. Deuxième course la plus longue (148 km et 9 300 m D+) de la semaine de l’UTMB, c’est l’une des plus techniques. Fidèle à sa réputation, elle n’a fait de cadeau à personne, pas même aux favoris. Beñat Marmissolle, 44 ans, longtemps au coude-à-coude avec Antoine Charvolin, 27 ans, a finalement jeté l’éponge à 16 km de l’arrivée, laissant ainsi la victoire à son jeune challenger, parvenu à Chamonix à l’issue de 18 :22 :17 de course. Autre scénario du côté féminin : la Française Manon Bohard-Cailler sur laquelle beaucoup pariaient, a dû abandonner au km 66, victime d’une grosse chute, plusieurs côtes cassées.
Course réputée pour offrir les moments parmi les plus beaux et les plus intenses, et parfois aussi les plus dramatiques, de l’UTMB, la TDS, lancée hier à 23h50 depuis Courmayeur affichait cette année des conditions météo on ne peut plus favorables. Pas de pluie battante ni de chaleur étouffante en vue cette fois, toutes les conditions étaient réunies pour que les 1934 partants se fassent plaisir, entre paysages sauvages… et difficultés techniques comme on les aime. Sur les 148 km et 9 300 m D+ du parcours reliant Courmayeur à Chamonix, les attendaient la fameuse montée du passeur de Pralognan – soit 1 900 m de dénivelé positif d’affilée – mais aussi la terrible descente vers Beaufort, suivie de la montée vers les hauteurs des Contamines Montjoie depuis Beaufort. Un menu suffisamment corsé pour qu’à l’heure où nous bouclons cet article 426 traileurs aient déjà abandonné. Un vrai challenge donc que les coureurs en lice ont pris très au sérieux.
Il faut dire que la TDS connaît cette année un engouement inédit avec +37 % d’élites au départ. Parmi, eux, des pointures, telles que Beñat Marmissolle. Vainqueur de la Diagonale des fous en 2022, mais aussi Pau Capell, vainqueur de l’UTMB (2019) et de la TDS (2016). Sans parler de Baptiste Chassagne, 2e de l’UTMB l’an passé. Beñat Marmissolle, très à l’aise sur ce terrain technique, a longtemps mené la danse, avant de perdre progressivement du terrain, talonné par Antoine Charvolin. Au km 132.9, on le verra abandonner. C’est donc le jeune Grenoblois, Annécien d’adoption depuis décembre, qui a franchi la ligne d’arrivée à Chamonix aujourd’hui à l’issue de 18 : 22 : 17 heures de course. Dans la foulée, Gautier Airiau et Leo Rogaume, s’imposent en 2e et 3e position.
Un podium qui confirme, s’il le fallait, le talent d’Antoine Charvolin. Traileur discret mais redoutable, il a remporté la Maxi Race 2025, en juin dernier (5h19 devant Gautier Bonnecarrère (+2’43) et Théo Detienne (+6’31). Dans son palmarès aussi : une très belle 2e place au Grand Raid du Ventoux en avril. Ancien fondeur, ex-ingénieur chaussures chez On, il se consacre désormais 100 % au trail, et visiblement, ça lui réussit. Si en 2024, il s’était classé 13e sur la CCC ( 100 km), monter en puissance et en distance lui va bien. Il en est peut-être le premier étonné ce soir. Car, comme il l’expliquait il y a un mois dans un podcast, la TDS n’était pas son objectif principal de l’année. En 2025, c’est le Lavaredo qu’il visait, mais il n’y décrochera que la 5e place. La TDS était bien à son programme, mais sans pression, disait-il au départ. « Ce n’est pas trop une course pour moi », confiait-il alors. L’athlète lui préférant des parcours plus roulants, et plus rapides. Avec, on l’aura compris, à terme, un autre objectif, un 100 miles : l’UTMB. Reste qu’il s’est préparé sérieusement à la TDS, sans être obsédé par les datas – pas trop son approche – ni trop forcer sur la course à pied, son entraînement comptant aussi pas mal de vélo et de ski de rando. Chemin faisant aujourd’hui, il s’est pris au jeu. Le résultat est là.
Côté féminin, c’est aussi un podium un peu chamboulé qui s’annonce. Alors qu’elle menait la course encore ce matin, la Française Manon Bohard-Cailler a été victime d’un accident au km 66 qui l’a laissée plusieurs côtes cassées. Elle a bien tenté de continuer la course, mais la douleur a été plus forte. L’Américaine Careth Arnold a pris la tête et la conserve actuellement. Derrière elle, l’Allemande Ida Sophie Hegemann ne lui a pas laissé de repos, jusqu’à ce qu’elle déclare forfait, laissant potentiellement la 3e marche du podium à la Belge Hélène Dassy. Mais rien n’est encore joué. La course est toujours en cours. Les coureurs ont 44 heures, 55 minutes pour la boucler.
Comment suivre la course en direct ?
Pas de diffusion vidéo intégrale prévue, mais un suivi GPS précis sur UTMB Live.
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