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Sécurité avalanche, les bases : comment votre matériel peut tout changer

  • 8 décembre 2025
  • 10 minutes

Dominique Perret Dominique Perret Pionnier du freeride et sacré « meilleur skieur du siècle », Dominique est le fondateur de WEMountain, plateforme dédiée à la culture du risque en montagne.

Partir en montagne sans préparation ne pardonne pas. Or, en matière d’avalanche, le facteur humain est responsable de 90% des accidents. C’est le plus important. Plus que la météo ou l’inclinaison de la pente. Ce constat, Dominique Perret le martèle depuis des décennies. Sacré « meilleur skieur freeride du siècle » en 2000, sait de quoi il parle. Le Suisse en a payé le prix fort : en 28 saisons, il a perdu 30 potes, et des meilleurs. À 63 ans, il milite plus que jamais pour une véritable culture du risque. Fort de son expérience sur le terrain, il entend transmettre les fondamentaux de la sécurité via sa plateforme WEMountain. Premier volet de la chronique qu’il signe pour Outside : les bons choix et les bons réflexes en matière d’équipement.

Il est parfois déroutant de voir une avalanche se produire et de se questionner ensuite sur les choix de ceux qui l’ont déclenchée. Pourquoi ont-ils pris cette décision ? Comment en sont-ils arrivés là ? Où et quand est-ce que ça a « merdé » ? La réponse est rarement évidente. Fort de mes échanges avec de nombreux experts à travers le monde et de l’analyse de débriefings d’accidents en montagne, j’ai constaté que l’avalanche n’était généralement pas causée par une erreur majeure. Mais plutôt par l’addition de petits « détails » invisibles, qui, bien qu’apparemment anodins et sans relation évidente directe, ont en réalité pesé lourd dans la balance. Car si le choix du matériel peut à la fois booster notre progression ou la freiner, décupler notre plaisir ou le gâcher, il peut surtout renforcer ou fragiliser notre sécurité.

Pour cette première chronique, j’aimerais donc vous parler de mon expérience et de l’impact de l’équipement dans nos décisions. Pour évoluer en sécurité, le défi consiste à connaître et identifier tous les éléments susceptibles de comporter des risques. Il est essentiel de savoir les nommer, les quantifier puis de les évaluer de manière simple et précise, pour prioriser ceux qui nécessiteront une attention particulière à l’instant T.

Pour éviter toute confusion, j’aimerais d’abord distinguer deux types de matériel. Premièrement, le « matériel de sport », à savoir les indispensables du passionné de montagne. Tout beaux tout neufs, ils sont souvent religieusement conservés et rangés dans la cave, le coffre de la voiture ou le garage. Cette panoplie plus ou moins complète se compose de vêtements, skis, chaussures, fixations, bâtons, snowboards, sacs et jusqu’aux accessoires (gants, lunettes, chaussettes…) Chaque pièce devra être parfaitement choisie, adaptée à la pratique et à la morphologie du pratiquant et, surtout, renouvelée si besoin chaque année pour que ses performances restent optimales. J’insiste sur ce dernier point.

Deuxièmement, on trouve l’incontournable « matériel de secours », à emporter avec soi quand on part en montagne. J’aimerais rappeler que le terme « matériel de secours » – un DVA (détecteur de victime d’avalanche), une sonde, une pelle ou un airbag – ne garantira jamais votre sécurité, quoi qu’en disent les fabricants. Ces équipements servent uniquement à effectuer un sauvetage et ne s’utilisent qu’en cas de drame quand c’est malheureusement déjà trop tard. Il est donc primordial de ne pas partir avec une confiance excessive, simplement parce qu’on se sent « bien équipé ». S’équiper, oui, c’est bien, mais être éduqué, c’est vital. Trop souvent, on voit le message « équipez-vous » mais bien trop rarement l’encouragement « éduquez-vous ». C’est regrettable.

Matériel de sécurité pour avalanche : DVA, pelle, sonde
(Pieps)

Affinez votre équipement pour mieux réguler votre température corporelle

Commençons par revenir sur le matériel de sport. J’omets volontairement de parler des skis, snowboards ou des fixations, un choix très personnel, fait en fonction du type d’activité choisie : freeride, randonnée, split-board… on pourrait écrire un livre entier sur le sujet. Pour les vêtements, la subtilité consiste à trouver le juste équilibre. S’ils sont trop chauds et que vous transpirez à grosses gouttes ou, au contraire, s’ils sont trop froids et que vous grelottez, ils ne vous aideront pas dans vos aventures. Il n’est jamais bon de prendre des décisions quand on se pèle les fesses ou que la transpiration coule en bas du dos. Avoir des habits adaptés à votre pratique et aux conditions est donc essentiel.

Après plus de trente années de ski passés aux quatre coins de la planète à la découverte des neiges, je conseille vivement le système « multicouche », principalement avec des fibres naturelles comme la laine mérinos. C’est simple, pratique et ça sent limite les odeurs ! Cela permet d’empiler ou d’enlever facilement les couches afin d’avoir un réglage fin du thermostat corporel. En cas de grand froid, on peut ajouter une légère doudoune en plumes. Et pour le mauvais temps ou la neige profonde, rien de mieux qu’une fine couche extérieure en membrane respirante, type Gore-Tex par exemple, qui permet à la transpiration de s’échapper tout en empêchant l’eau ou la neige de pénétrer à l’intérieur. Le but de ce jeu subtil étant de garder le corps au chaud et au sec, ce qui n’est pas toujours gagné d’avance, mais l’expérience permet d’affiner à chaque sortie son équipement.

Ski de rando
(Deuter)

Les détails qui comptent : de la pointe des gants à la rondelle du bâton

N’oublions pas non plus les extrémités. Gants ou moufles, le choix doit se faire en fonction de la chaleur, de la respirabilité, et de la praticité. Si vous devez manipuler des cordes ou du matériel avec dextérité, des gants à doigts seront préférables. Tandis que pour de longues journées à l’extérieur, les moufles ou sur-moufles seront certainement plus adaptées. Avec les mains gelées, tout devient très délicat et cela n’aide jamais à prendre les bonnes décisions. En ce qui concerne les pieds, le choix des chaussures de ski ou de snowboard est crucial. Ces dernières doivent être précises et ajustées, car elles sont l’interface entre le rider et ses skis/snowboard. Mais elles doivent également être confortables et chaudes car constamment en contact avec la neige. C’est ici que se situe le cœur du dilemme : trouver la parfaite alliance entre performance, confort et chaleur.

Les pieds sensibles au froid peuvent envisager l’installation d’un système de chauffage pour éviter cette désagréable sensation de pieds gelés. Sinon, lors de l’achat, choisissez le modèle le mieux adapté à la morphologie de votre pied, aujourd’hui, les scans 3D ont d’excellents résultats. Cela vous évitera de trop serrer et de bloquer la circulation du sang. Optez pour une rigidité de coque en fonction de votre niveau de pratique, freeride, rando ou mixte. On a tous connu l’horreur des pieds gelés en montagne, or les longues courses peuvent parfois mener à des engelures, tandis que des chaussures mal ajustées peuvent vous ruiner une journée de ski.

Il ne faut pas négliger non plus l’importance des lunettes ou des masques. Avoir une vision claire est essentiel. Des verres rayés peuvent nuire à votre capacité à visualiser les obstacles sur votre chemin et on a tous lutté contre cette la buée qui s’immisce lâchement et lentement dans nos lunettes, réduisant notre champ de vision. Évitez à tout prix d’essuyer l’intérieur de vos lunettes quand elles sont embuées, que ce soit avec un chiffon ou, pire, avec les doigts car cela arrache le film protecteur. Privilégiez toujours des verres de qualité, ils protègeront vos yeux. La réverbération des rayons solaires en altitude peut atteindre 90% contre seulement 10% pour le sable ou 20% pour la mer. En montagne, les doses d’UV reçues par la peau et les yeux sont très importantes, c’est pourquoi je conseille de choisir des lunettes de soleil ou un masque de qualité et d’utiliser des verres de classe 3 ou 4. N’oubliez pas non plus qu’un temps couvert n’empêche pas les rayons UV de passer : les lunettes, ainsi que les crèmes de protection solaire restent nécessaires sous un ciel nuageux.

J’aimerais encore ajouter un accessoire qui se voit peu, mais qui, en ski, peut faire une énorme différence, c’est la rondelle de bâton. Et oui, ce petit bout de plastique qui n’a l’air de rien mais qui je vous l’assure, lorsque qu’il est déchiré, trop petit ou perdu, peut transformer votre journée de rêve en pur cauchemar. Il n’y a rien de pire que de planter son bâton et de s’enfoncer dans la neige, jusqu’à sa moitié ou même jusqu’à la poignée. Cela nuit à votre confort, à votre équilibre et peut vous encourager à prendre des décisions potentiellement désastreuses, notamment prendre des raccourcis non prévus initialement.

Ski de rando
(Deuter)

Boulet ou allié ? Votre matériel peut faire toute la différence

Vous l’aurez compris, tous ces éléments influencent directement notre pratique sportive et peuvent même compromettre notre plaisir, notre liberté et notre sécurité en montagne. J’ai souvent vu des skieurs entravés par un matériel inadapté qui, face à l’inconfort, choisissent de prendre des chemins de traverse et coupent au plus court pour réduire leur parcours. Ces décisions, bien que compréhensibles, peuvent les placer dans des situations hasardeuses et dangereuses. Il est évident qu’un équipement mal choisi peut rapidement se transformer en véritable boulet. Il entraînera une fatigue excessive qui, associée au froid, à la chaleur, à l’altitude, au vent et à la neige, altèrera notre lucidité et favorisera des décisions peu judicieuses. En montagne, chaque « détail » compte et un mauvais choix peut avoir des conséquences désastreuses !

Imaginez ces inconforts qui s’insinuent et peu à peu se focalisent dans votre esprit, un peu comme le supplice chinois de la goutte d’eau, tombant une à une… Ces petits détails, loin d’être insignifiants, détournent notre attention des véritables dangers qui nous entourent. Sans même nous en rendre compte, cette gêne persistante nous éloigne du plan soigneusement élaboré et nous pousse à emprunter des chemins de plus en plus risqués. Restez toujours attentif à votre matériel de sport, afin que vos aventures en montagne restent synonymes de plaisir, de liberté et de sécurité !

DVA Pieps
(Pieps)

Acheter un DVA c’est bien, s’entraîner à l’utiliser, c’est mieux

Quand on part, il est aussi indispensable de s’équiper de « matériel de secours » : DVA (détecteur de victime d’avalanche), sonde et pelle, le triptyque incontournable. En cas d’avalanche, on le sait, la rapidité est primordiale. Le DVA, la sonde et la pelle devraient vous permettre de réaliser un sauvetage rapide efficace. Le DVA vous guidera vers l’endroit où se trouve la personne ensevelie, tandis que la sonde vous aidera à localiser sa position exacte. Quant à la pelle, elle sera essentielle pour dégager la victime le plus rapidement possible.

Petit rappel, un DVA est un appareil émetteur-récepteur diffusant un signal électromagnétique. À ce jour, tous émettent sur une fréquence unique de 457 kHz. Ils possèdent une fonction « émission » permettant d’être localisé et une fonction « recherche » pour retrouver une personne ensevelie. La plupart des modèles actuels disposent de trois antennes, permettant une localisation sur trois axes de recherche. Bien que relativement simple à utiliser, le DVA nécessite une bonne connaissance et un entraînement adéquat. De plus, lors d’une recherche, il est important de noter que la proximité d’objets métalliques ou d’appareils électroniques, comme une caméra sur votre torse ou un téléphone portable, peut perturber son bon fonctionnement. Il est donc conseillé de garder ces appareils à au moins 20-30 cm de distance. Évitez également la proximité des emballages en aluminium, avec du papier d’aluminium ( certaines barres de chocolat par exemple ), ainsi que les montres ou appareils connectés. Si vous portez un pacemaker ou un défibrillateur, il est conseillé de ranger le DVA dans une poche de pantalon bien fermée avec un zip. Pour garantir une performance optimale par temps très froid, il est recommandé d’utiliser des piles au lithium. 

Enfin, rappelez-vous que le DVA n’est pas une solution miracle. Il est impératif de s’entraîner régulièrement à la recherche pour être à l’aise avec cet appareil. Je peux vous assurer que s’entraîner dans des conditions idéales est bien différent de la réalité lorsqu’une véritable situation d’urgence se présente. C’est une chose de s’entrainer aux avalanches, c’en est une autre que de la vivre. C’est dans ces moments critiques que votre préparation fera toute la différence.

La sonde est essentielle pour localiser avec précision une personne ensevelie et déterminer sa profondeur. Dans une avalanche, la neige peut être extrêmement compacte et dure. C’est pourquoi il est crucial de choisir une sonde d’un diamètre d’au moins 11 à 12 mm et d’une longueur minimale de 240 cm. De plus, préférez un système d’assemblage et de verrouillage rapide et efficace, pour vous permettre de démarrer la recherche le plus rapidement possible.

La pelle enfin. Ici pas de technologie ou de gadget. Une fois la victime localisée, l’outil le plus important reste la bonne vieille pelle. Elle joue un rôle fondamental dans le processus de sauvetage. Privilégiez une pelle de bonne qualité, en métal rigide avec un long manche, une partie supérieure du godet avec un appui pour les pieds, et des bords suffisamment relevés. Idéalement, la poignée devrait avoir une forme ergonomique, elle vous fera gagner un temps précieux.

Recherche avalanche
(Pieps)

Apprendre à maîtriser les techniques de déblayage

Il existe également des techniques de déblayage qu’il est essentiel de connaître. Le dégagement est souvent l’étape la plus longue et la plus exigeante physiquement, d’où l’importance d’être efficace pour optimiser ce moment critique. Pour vous donner une idée de l’effort nécessaire : si la victime est enfouie sous 1 mètre de neige, il faut déplacer environ 2,5 tonnes de neige pour la retrouver et si elle est ensevelie à 2 mètres de profondeur, cela équivaut à déplacer entre 100 et 150 sacs de ciment ! En estimant le volume de neige moyen que l’on peut évacuer d’un coup de pelle (approximativement 0,01 m3), on déduit qu’il faudra donner environ 500 coups de pelle pour voir enfin apparaître la victime. À la cadence moyenne de 1 coup de pelle par seconde (ce qui est plutôt assez optimiste, vous serez d’accord), il faudra donc 500 secondes pour dégager la victime, soit plus de 8 minutes pour atteindre le skieur en situation normale. Cependant, face à des défis comme la neige dure, cela peut prendre jusqu’à 30 minutes après le début de l’avalanche. En moyenne, il faut une demi-heure d’intenses efforts pour localiser et sauver un skieur enseveli sous 1 mètre de neige.

Les statistiques sont sans pitié : on sait que si la personne n’est pas polytraumatisée, après 15 minutes, la mortalité est de 10 %. Après 30 minutes, cela grimpe à 60 %, et après 70 minutes, cela atteint 70 %. Il est donc clair que pour sauver vos camarades, il s’agit d’une véritable course contre la montre et c’est ici que votre entraînement et votre équipement s’avèrent cruciaux. Une fois équipé, il sera fondamental de s’entraîner régulièrement afin de renforcer votre sécurité en montagne, la formation est essentielle : le temps est votre ennemi.

Ski de rando
(Deuter)

Le sort du skieur se décide avant et non après l’avalanche

Pour conclure, j’espère que ces quelques conseils vous aideront à mieux choisir vos nouveaux équipements lors de vos achats ou à mieux entretenir ceux que vous possédez déjà. J’espère surtout qu’ils auront mis en lumière l’importance de bien connaître son matériel et de ne jamais partir en montagne avec des équipements neufs que l’on n’a pas encore apprivoisés. Un entretien régulier est tout aussi important : n’oubliez pas de tout vérifier avant chaque sortie, car une fois là-haut, sur la montagne, c’est toujours plus compliqué de trouver des solutions. Et en rentrant, après chaque journée, un petit check est bienvenu pour garantir que le prochain départ se fasse sur de bonnes bases. Il est donc crucial de toujours choisir un équipement adapté à vos capacités. Évitez de vous retrouver dans des situations où vous pourriez être sous-équipé, mais aussi celles où vous êtes suréquipé sans raison.

Concernant l’indispensable « matériel de secours », j’insiste sur le fait qu’il ne faut jamais perdre de vue que ce n’est pas une assurance supplémentaire et qu’il ne réduit en aucun cas le risque d’avalanche. Il vous aidera uniquement à effectuer un sauvetage plus efficacement.

Vous l’aurez compris, le constat est simple : qu’il s’agisse de matériel de sport ou de secours, le matos c’est bien, mais l’éducation, c’est vital ! Les avalanches doivent être évitées à tout prix, n’oubliez jamais que chaque « détail » compte et que le sort du skieur se décide avant et non après l’avalanche ! Le meilleur outil de sécurité restera toujours notre cerveau, il en va de notre responsabilité et de notre sécurité à tous de continuer à l’entraîner, à le muscler, et à ne jamais cesser de nous éduquer. La sécurité en montagne est un apprentissage de toute une vie.

Beau temps, belle neige et bel hiver à tous, en toute sécurité !

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Thèmes :
Alpinisme
Avalanche
Sécurité
Ski

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