Entré en vigueur aujourd’hui, mercredi 8 novembre, ce nouveau coup de pouce financier devrait vous permettre d’alléger un peu votre facture chez la couturière ou le cordonnier. Quels produits sont concernés ? Quel est le montant des aides ? Comment en bénéficier ? Où trouver un réparateur agréé ? Explications en 12 points.
Vous connaissiez peut-être déjà le fonds d’aide à la réparation pour les équipements électriques et électroniques (EEE) mis en place en décembre 2022– un « bonus » de 10 à 45 euros sur la facture d’un réparateur agréé- voici son pendant, très attendu, Refashion qui prend effet aujourd’hui le 8 novembre 2023. Il concerne cette fois le textile et la chaussure, et s’inscrit, lui aussi, dans le cadre du fonds de réparation créé par la loi Agec. Explications.
1. Quel est l’objectif de « Refashion » ?
L’éco-organisme de la filière textile d’habillement, linge de maison et chaussures créé par l’Etat entend Inciter à faire réparer plutôt qu’à jeter et acheter du neuf, et donc réduire notre impact carbone. Un budget de 154 millions d’euros y est dédié — provenant de l’écocontribution payée par les producteurs de vêtements et chaussures — est prévu jusqu’en 2028. L’éco-organisme mise sur une hausse de 35 % du volume de textiles et chaussures réparés d’ici cinq ans. Ce soutien financier est possible grâce au Fonds Réparation Refashion, financé par les écocontributions versées par les marques dans le cadre de la loi AGEC et de la REP.
2. Dois-je remplir un dossier pour bénéficier du « Bonus réparation » ?
Non, aucune démarche n’est à faire, le « Bonus Réparation » est directement imputé au prix de la réparation proposé par votre réparateur. C’est lui qui effectue ensuite les démarches auprès de Refashion pour se faire rembourser la réduction qu’il vous aura proposée.
3. Quels sont les produits concernés ?
Tous les textiles et chaussures, y compris les articles outdoor, et ça c’est une excellente nouvelle, que nous a confirmée Goodloop, l’un des acteurs majeurs du secteur, contacté aujourd’hui. Sur ces articles on peut s’attendre par exemple à ce que soit concernés la couture, le ressemelage, le collage sur une chaussure par exemple, ou la réparation d’un trou ou d’une déchirure dans une veste par exemple
4. Quels sont les produits qui ne bénéficient pas de la prime ?
Les sous-vêtements et la lingerie, les vêtements en cuir, les vêtements en vraie fourrure et la maroquinerie (dommage pour votre sac à dos !). Enfin précisons que sont également exclues toutes les retouches sur vêtements ou chaussures neufs.
5. Quel est le montant du bonus ?
Tout dépend de la réparation à effectuer bien sûr, il va de 7 euros pour raccommoder un accro sur un vêtement par exemple à 25 euros pour remplacer une semelle en cuir, en passant par 15 euros pour réparer un grand zip. Et le tout est encadré par une grille tarifaire, afin d’éviter les abus.
6. La remise est-elle immédiate ?
Oui, elle est directement déduite de la facture finale de votre cordonnier ou couturier.
7. Est-elle cumulable ?
Oui, si votre veste Gor Text a un accro à la manche et une fermeture à glissière cassée nécessitant plusieurs réparations, vous pourrez bénéficier de plusieurs remises. Mais attention, la remise ne pourra pas dépasser 60 % du prix de la réparation et elle ne s’appliquera que sur les factures de 12 euros minimum.
8. Je peux aller chez tous les réparateurs ?
Non, seulement chez ceux qui sont labellisés » Refashion ». Actuellement on en compte environ 600 en France, mais tous ne sont pas encore répertoriés dans la carte mise en ligne par l’Etat. Ca vaut la peine de vérifier si votre couturière fait partie du dispositif, certains artisans étant en cours d’intégration dans le système.
9. Comment trouver un réparateur agréé ?
En allant sur la nouvelle plateforme Bonusreparation.fr ou en consultant la carte ci-dessous. A l’heure où nous bouclons cet article nous en avons, par exemple, répertorié 97 en Ile de France, 55 en Auvergne Rhône-Alpes, 62 en Occitanie, 54 en Nouvelle aquitaine, 66 dans le Grand Est et 1 en Corse. Ces chiffres sont bien sûr susceptibles d’évoluer si la procédure bureaucratique reste légère pour les artisans et ne les décourage pas.
10. Les réparateurs labellisés doivent-ils obligatoirement réparer des articles de toutes marques confondues ?
Non, « aucune obligation sur ce sujet n’a été imposée aux réparateurs, en dehors de l’éligibilité des articles au Bonus », apprend-on sur le site dédié. « Toutes les réparations éligibles au Bonus ne sont pas nécessairement proposées chez votre réparateur, pour des raisons techniques ou autres. Il est aussi possible par exemple qu’une marque de vêtements ou de chaussures qui propose un service de réparation, n’accepte de réparer que les produits de sa propre marque »
11. Est-ce que cela peut résoudre le problème de la fast fashion ?
Rien de moins sûr en fait, car si l’article est très peu cher à l’achat, ce qui est souvent le cas, on peut douter que le consommateur mette une somme comparativement élevée pour réparer un article de piètre qualité. Pour freiner ce véritable fléau, il faudra d’autres mesures de l’Etat nettement plus coercives, par exemple un écoscore sur les étiquettes qui permettrait de repérer en magasin les vêtements les plus nocifs pour l’environnement.
12. Cette prime pourrait-elle générer de l’inflation ?
Ce n’est pas exclu, d’autant que seules les réparations dont le montant dépasse 12 euros sont prises en compte. Refashion qui a déjà imposé une grille tarifaire, comme on l’a vu plus haut, assure par ailleurs avoir mis en place des moyens de contrôle antifraude qui devraient permettre de détecter rapidement si un réparateur a augmenté de façon significative ses prix. Ambitieux, mais certainement pas facile à mettre en oeuvre… A voir si cela fonctionne.
Pour en savoir plus, direction le site www.refashion.fr.
Photo d'en-tête : United Repair Centre / Patagonia- Thèmes :
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