Dès dimanche, Salomon embarque ses athlètes sur une course en relai de 1000 km et 41600 D+. Un mix trail/ vélo de route reliant en 6 jours l’Alsace à Nice, en passant par les Vosges, le Jura et les Alpes. Arrivée prévue, le 11 juillet à 13h. Que du plaisir pour les 8 traileurs du team de la marque. Et plus encore pour tous ceux qui pourront les rejoindre sur l’un des 50 tronçons du parcours. C’est open. Et c’est gratuit, explique dans une interview à Outside, Jean-Michel Faure Vincent, l’organisateur de l’événement.
Enfin une course réelle ! Cette fois personne ne va courir sur un tapis, les yeux fixés sur un écran. Au menu de cette nouvelle épreuve montée dans un pur esprit « post covid » : « de la montagne, de la mer, un peu de route, des sentiers et des cols bien méchants », explique Jean-Michel Faure Vincent, responsable de la team Salomon France auquel on doit un long tracé nord sud qui, du 5 au 11 juillet, conduira huit des meilleurs athlètes de la marque depuis Châtenois en Alsace à Nice, via les Vosges, le Jura, et les Alpes.
Parmi eux, la star François D’Haene, triple vainqueur de l’UTMB, quadruple vainqueur du Grand Raid de la Réunion, mais aussi Thibaut Baronian, Sébastien Spehler, Michel Lanne, Camille Bruyas, Theo Détienne, Julien Michelon et Nathan Jovet, bien connus des podiums. Un beau casting… « qui va me maudire », raconte Jean Michel Faure Vincent, à l’origine d’une course pour le moins singulière.
Ce mix trail/vélo de route de 1000 km et 41600 de D+ mené en relai sera en effet ponctué par l’arrivée de guest stars du trail, mais aussi du VTT , du ski de fond ou du triathlon. Sans compter que tout un chacun pourra suivre la course en direct et se joindre aux coureurs à leur passage. De quoi se mesurer à des athlètes de très haut niveau … le temps de quelques kilomètres.
Imaginé après des mois de confinement et devant le grand désert de l’été, vide de tout rendez-vous sportif de niveau international, ce challenge inédit se veut « sportif et solidaire ». 50% profits générés par la collection Golden Trail Series de la marque seront reversés à la Croix-Rouge française. Il s’agit d’une course en relai, par équipe de deux, non balisée, courue à la montre, sur terrain mixte comprenant environ 100 km de route, essentiellement les entrées et sorties des villes. Le temps cumulé estimé est de 109 heures pour les 1000 km et 41600 de D+. Tous les coureurs seront au départ, dimanche 5 juillet, en Alsace. Mais tous ne courront pas les 1000 km. La moyenne de chacun tournant autour de 300 km. Enfin le but ici n’est pas de faire un chrono mais de « reprendre du plaisir à courir avant tout, même sans dossard, et de découvrir le territoire français, notamment la montagne », explique la marque.
Si l’UTMB n’avait pas, au final, annoncé l’annulation de son édition 2020, prévue du 24 au 30 août, auriez-vous organisé quand même « La Grande Traversée » ?
Oui, car ce n’est pas la seule grande épreuve annulée, mais toutes, dans les mois à venir. Cela aurait tenu lieu d’entrainement géant pour les athlètes. Mais nous aurions sans doute allégé leur charge en étoffant l’équipe, afin de les garder frais. Un souci constant chez Salomon qui depuis 2006 limite déjà tous ses coureurs à dix courses par an, toutes distances confondues.
Kilian Jornet s’est prêté à tous les challenges ces derniers mois, on est étonné de ne pas le retrouver pour la Grande Traversée.
Kilian a deux gros projets à venir. Il n’était donc pas disponible. Par ailleurs, nous nous sommes concentrés sur les athlètes actuellement en France ou dans les pays frontaliers, Par ailleurs, ça n’avait pas trop de sens de le faire venir pour cette course, de Norvège et en avion, Pas trop cohérent par rapport à ses engagements personnels en matière d’environnement comme à ceux de Salomon.
Pourquoi mixer trail et vélo de route ?
Parce qu’ils en font tous et qu’ils me l’ont demandé. Le vélo fait partie de leur entrainement, et je dois dire que pendant le confinement, ils en ont fait pas mal ! Du coup, je leur ai concocté un petit programme incluant le Col du Galibier et le col du Télégraphe avec un départ en pleine nuit … Mais 85% de la course est de la course à pied quand même.
Vous avez élaboré ce tracé et chacun des 50 tronçons, quelles sont les étapes les plus redoutables ?
Ah, ils vont me détester tous ! En fait, le plus compliqué, ce sont les enchaînements. Au début tout le monde se marre mais au fil des jours, ça monte en puissance, et quand on doit grimper sur un vélo pour attaquer le col du Galibier à 23 heures, c’est plus compliqué … mais ça laisse de bons souvenirs ! J’ai d’ailleurs préparé un défi pour chaque athlète. François D’Haene, en équipe avec Michel Lanne, va faire le tronçon Briançon-Nice. 208 km – 13 444 m de dénivelé qu’ils ont prévu de boucler en 36 heures. Un bon défi ! Sébastien Spehler, lui, va devoir courir un marathon chronométré par exemple. Quand un autre athlète affrontera un 19 km de descente. Et les filles ne sont pas en reste. Si Camille Bruyas est la seule fllle du team, elle va être rejointe à Annecy par des traileuses, dont Mimi Kotka ou encore Perrine Tramoni sur une étape 100% féminin, très « girls’ power ». Une section courte, 102 km, mais avec plus de 7000 m de dénivelé positif, très technique, passant notamment par le massif des Bauges et du Beaufortain. C’est typiquement le genre de tronçon qu’on réserve aux garçons. Mais là, on s’est dit, ‘mettons les filles là-dessus’. Et elles sont super contentes !
Comment dessine-t-on une course de ce type ?
Avec François (D’Haene, ndlr), on y est habitué. Chaque année on en monte quelques unes. Mais cette année, on ne voulait pas prendre l’avion, on voulait rester en France et faire un retour à la montagne : les Vosges, le Jura, les Alpes du nord et du sud, une ligne nord-sud parfaite s’est imposée. Notre organisation est très légère. Une auto et deux camping cars dans lesquels dort toute l’équipe. Au total onze personnes, équipe de tournage/photo comprise et … toujours deux qui courent. On est dans une logique plus light, nature, plus simple. Plus humaine aussi, ça resserre les liens du team.
Cette épreuve pourrait-elle être pérennisée ?
Pourquoi pas, mais pas sur le même parcours, histoire d’aller voir ailleurs, dans une autre région, un autre pays.
Tout un chacun pourra vous rejoindre ?
Oui, les fans des athlètes peuvent venir. Rien n’est privatisé, on est en live tracking, avec les points de passages affichés sur OpenRunner. Beaucoup de gens ont déjà manifesté leur intention de nous rejoindre, pour le plaisir de courir avec nous et de découvrir des sites magnifiques, tout simplement.
Quelle étape auriez-vous aimé courir ?
Sans hésiter, le Briançon-Nice, avec arrivée à la mer, samedi 11 juillet, à 13h, je la connais bien. Et la plus belle à mes yeux ? Celle du Beaufortain, avec le Mont Blanc en arrière plan. Difficile de faire mieux !
Photo d'en-tête : Salomon- Thèmes :
- François D'Haene
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