Quoi de plus efficace que s’isoler en montagne pour prendre du recul sur soi-même. Dans « Introspection », un film de quinze minutes un peu à part, Lionel Prado invite à réveiller l’énergie qui sommeille en chacun de nous pour surpasser les peurs qui nous bloquent au quotidien. Une ode à l’introspection, révélée par la randonnée dans le Mercantour, qui a permis au photographe-réalisateur de retrouver un sens à sa vie – désormais reconnecté à la nature, et à l’humain.
Se plonger dans sa propre introspection, grâce à la randonnée et la solitude en montagne. C’est ce qui a changé la vie de Lionel Prado, originaire d’Antibes, qui ne trouvait pas sa place dans « le flux de la société moderne qui te pousse à faire de l’argent ». En 2011, cet ancien informaticien se découvre progressivement une passion pour la photographie qui deviendra sa « thérapie », et le mettra sur la voie de la réalisation du film « Introspection ». Un film qui fait réfléchir, mais surtout cherche à rassembler ses spectateurs autour des notions de confiance en soi et d’espoir.
Trois jours de randonnée en montagne ont été le déclic pour Lionel Prado. « C’est cette étape qui m’a donné l’envie d’explorer l’univers de la photo en montagne. Jusque là, je n’avais pas l’entourage nécessaire pour me pousser à faire ce que je voulais vraiment : travailler en lien avec la nature », se rappelle-t-il.
« La photo a été une thérapie pour trouver un sens à ma vie. C’est aussi ce qui m’a motivé à m’aventurer en montagne. Quand j’étais plus jeune, je manquais de confiance en moi. Mais le fait de prendre un sac à dos, d’oser aller explorer des lieux que je ne connaissais pas en lâchant prise, m’a aidé à gagner en confiance », confie Lionel Prado.
Entre 2013 et 2015, le photographe multiplie ses excursions dans le Mercantour : « Je tenais un carnet où je notais toutes mes émotions. C’est ce qui, par la suite, a constitué la narration de mon film « Introspection ». Maintenant, mon travail, c’est capturer des ambiances sauvages pour se décoller de la réalité et essayer d’atteindre un cadre plus onirique. »
À travers la réalisation de ce film, Lionel Prado avoue avoir réussi à se sortir de la solitude « Avant cette quête, je cherchais à ce que ma vie ait un sens, ne pas suivre le fil comme un mouton. J’étais solitaire, et je pense que je fuyais quelque chose. Je n’avais pas de recul sur tous ceux qui pouvaient partager mon point de vue. Après cette quête, j’ai compris que les valeurs qui importent pour moi, résonnent pour beaucoup d’autres. »
Cette prise de conscience a révélé chez le photographe-réalisateur un fil conducteur original. « Faire simplement des images de nature sauvage, c’est sympa, mais si ce n’est pas relié à l’humanité, ça n’a pas de sens pour moi. Il y a tout un modèle de société à revoir, je m’intéresse par exemple aux modèles alternatifs, aux éco-lieux. Alors, ce film, c’est aussi une invitation à réveiller l’énergie que l’on a tous en nous pour retrouver de l’espoir », explique-t-il. « Aujourd’hui, on parle beaucoup de faire les choses avec conscience. Ce film, j’aurais aimé en voir un similaire avant de commencer la photo, pour me donner l’énergie de faire ce qui me parlait vraiment. »
Lionel Prado continue de travailler sur le sauvage. « J’essaye de retourner dans le Mercantour en ayant une approche encore plus intimiste », annonce-t-il. Des expéditions facilitées par son nouveau mode de vie : nomade, à bord d’un van, le photographe tente de s’immerger davantage dans ses convictions.
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