Le principe du trio DVA, pelle et sonde est désormais quasiment acquis par tous en randonnée et, dans une certaine mesure, chez les amateurs de hors-piste. L’airbag, en revanche a encore du mal à s’imposer en France. Question de prix ? Pas seulement quand on voit le budget que certains sont prêts à mettre dans une paire de skis ou de fixations. Or, les statistiques parlent toutes seules : l’airbag ne fait pas tout, mais il fait, vraiment, la différence en matière de survie. Notamment le modèle L’Alproof Tour. Développé par deuter et Alpride, il a d’ailleurs été primé au salon pro ISPO pour sa fiabilité, son extrême légèreté – paramètre qui bloque plus d’un skieur ! – son autonomie, son mode de recharge et sa facilité de prise en main. Explications.
L’airbag a été inventé en 1985 par l’Allemand Peter Aschauer. Skieur lui-même mais aussi homme d’affaires, il s’était rendu compte que cet équipement pouvait empêcher d’être enseveli profondément grâce au principe de la convection granulaire ; principe qu’on peut résumer ainsi : dans un flux, les particules de plus grand volume migrent vers le haut. Faites l’essai : prenez un sac, mélangez des graines des tournesol et des noix du Brésil. Secouez : les noix remontent à la surface !
L’airbag est donc devenu populaire d’abord en Europe, avant d’arriver en Amérique du Nord où il a mis du temps à s’imposer sous l’influence des motoneigistes, parmi les premiers à l’adopter. À juste titre. Deux études clés menées dans les Alpes et au Canada confirment en effet leur efficacité : l’une a analysé 141 accidents survenus entre 1994 et 2003 et a révélé que l’airbag réduisait les risques de décès de 19 % à 3 %. L’autre a étudié les accidents sur près de deux décennies et a mis en évidence que l’airbag limitait considérablement les risques d’ensevelissement critique (tête sous la neige avec les voies respiratoires bloquées) : soit de 47 % à 20 % ! Impressionnant et vital, car 44 % des personnes ensevelies de façon critique meurent (contre seulement 3 % de celles qui sont partiellement enterrées).
En 2012, des chercheurs de l’Institut suisse pour l’étude de la neige et des avalanches ont déclenché quatre avalanches avec des mannequins de crash test. 80% des mannequins sans airbag ont été complètement ensevelis, mais 100 % de ceux qui étaient équipés d’airbags se sont retrouvés au moins partiellement au sommet du manteau neigeux, éliminant ainsi la nécessité d’une recherche par émetteur-récepteur. (Il est important de noter toutefois que, sur le terrain, il arrive que surviennent encore des ensevelissements complets avec airbag).
En France, en 2016, l’ANENA lançait sa propre étude et concluait que sur 100 victimes d’avalanche de classe 2 non équipées d’airbags, 22 décédaient et 78 survivaient. Or sur 100 victimes équipées d’un airbag gonflé, 11 seulement décédaient. Le risque zéro n’existe donc pas avec l’airbag, insiste d’ailleurs Deuter, mais cet équipement fait la différence sur bien des points.
Selon les experts de la Wilderness Medical Society, l’airbag contribue probablement aussi à prévenir les traumatismes, même si on ignore encore dans quelle mesure. En plus de réduire les risques d’ensevelissement et de traumatisme, l’airbag pourrait contribuer à prévenir l’asphyxie. Nous savons qu’une poche d’air est vitale pour la survie lors d’un ensevelissement. Or, un airbag tel que l’Alproof Tour, se dégonfle automatiquement trois minutes après avoir été gonflé afin de laisser une poche d’air. Dans les cas qui aboutissent à un enterrement complet avec un airbag correctement gonflé, la poche d’air peut donc faire la différence entre la mort et la vie.
En comparaison, l’émetteur-récepteur ne sert qu’une fois la personne enterrée, il nécessite un partenaire qualifié et ne sauve probablement pas autant de vies. Inventé par l’Américain John Lawton, professeur à l’université américaine de Cornell, en 1968, l’émetteur-récepteur ne réduit la mortalité des personnes enterrées que de 15 %, selon deux études. Cet équipement ne contribue guère à prévenir les 24 % de décès par avalanche qui sont dus à un traumatisme. Et si l’émetteur-récepteur réduit considérablement le temps d’ensevelissement de deux heures à 25 minutes, les chances de survie chutent après dix minutes d’ensevelissement. Ainsi, même avec une recherche réussie par émetteur-récepteur, il est souvent trop tard.
Les amateurs de ski de rando l’ont bien compris, et ils sont de plus en plus nombreux à s’équiper en airbag… ou à sérieusement y songer. Mais s’ils sont déjà familiers avec le trio DVA, pelle et sonde, qu’ils maîtrisent souvent bien, ils hésitent encore à étoffer encore leur équipement et se demandent encore ce qui est le plus important un airbag ou un arva ? C’est simple : les deux. Car avec un sac gonflable d’avalanche, on ne peut pas localiser les victimes, et avec un détecteur d’avalanche, on ne peut pas empêcher l’ensevelissement complet. L’équipement de sécurité idéal comprend donc un airbag d’avalanche comme l’Alproof Tour, un détecteur d’avalanche, une pelle et une sonde.
Quels sont les freins à l’achat ?
La question du poids
L’airbag est considéré comme lourd. Les professionnels comme les guides rechignent souvent à porter une charge supplémentaire. Et on peut les comprendre. Le poids est un facteur important lorsque vous travaillez 150 jours par an avec un sac à dos. C’est précisément sur ce point que s’est penché deuter. En collaboration avec le spécialiste suisse, Alpride, la marque a complété sa gamme Alproof Tour avec un sac à dos intégrant le système d’airbag le plus léger de sa catégorie, l’Alpride E2. Résultat : il ne pèse que 2 790 grammes (version 38 + 5 litres) et 2 770 grammes (version 36 + 5 litres SL)… système d’airbags inclus ! Conçu pour répondre aux besoins du ski de randonnée sur plusieurs jours, L’Alproof Tour apporte une solution fiable et innovante, répondant à bien des inquiétudes des skieurs.
La question de la fiabilité
Agir vite et sans faille, c’est ce qu’on demande en priorité à un airbag. La réponse de deuter ? Utiliser des supercondensateurs pour actionner un compresseur électrique, qui gonfle l’airbag de 162 litres en seulement trois secondes. Les supercondensateurs présentent des avantages notables par rapport aux batteries et aux piles rechargeables : Ils peuvent générer beaucoup d’énergie en un court laps de temps, sans réduire leur durée de vie. Ils peuvent stocker de l’électricité sans avoir recours à des réactions chimiques. Ils ne sont donc pas affectés par le froid. Leurs performances sont les mêmes, de -30° C à +50° C. Alors que les batteries rechargeables comme le lithium-ion perdent de leur puissance après plusieurs charges, les supercondensateurs conservent leurs performances. Ils peuvent être chargés jusqu’à 500 000 fois, ont une durée de vie pratiquement illimitée et sont également plus légers que les batteries ordinaires. Cette technologie éprouvée présente d’énormes avantages par rapport aux airbags traditionnels alimentés par des cartouches ou des batteries lithium-ion, non seulement pour la maintenance, mais aussi pour le transport sans restriction.
La question de la recharge
Le principal avantage de ce système électrique c’est qu’il est rechargeable grâce à une simple prise USB, l’état de la charge peut être vérifié sans avoir à ouvrir l’ensemble du système à l’aide des trois voyants LED sur le côté gauche du sac. Quant au dégonflage, il peut se faire manuellement à l’aide d’une valve de dégonflage facilement accessible de l’extérieur, ou bien il se dégonflera automatiquement après une période de trois minutes. De quoi faciliter l’usage et encourager le skieur à pratiquer des tests afin de bien maîtriser un geste qui pourrait lui sauver la vie, le moment venu.
A noter que les supercondensateurs peuvent être chargés de deux manières : avec un câble USB-C (5V-3A), une batterie portable, une unité solaire, etc., mode préconisé par la marque. Et seulement exceptionnellement avec deux piles AA, par exemple en voyage. Selon le type de dispositif utilisé, la charge prendra entre 20 et 40 minutes. De cette manière, le système Alpride E2 peut être utilisé pendant trois mois entre deux charges.
La question du confort
Le système dorsal léger Alpine deuter, les bretelles ergonomiques et les ailerons de hanche rembourrés et équipés de boucles pour accéder plus facilement au matériel, permettent une ventilation efficace dans le dos. La ceinture, la sangle de sternum réglable dans les deux sens et la sangle de sécurité de la jambe en particulier travaillent ensemble pour empêcher le sac à dos d’être arraché en cas d’avalanche. Pour faciliter la manipulation, la sangle de jambe est fixée sans qu’il soit nécessaire de défaire la ceinture.
La question de la facilité d’usage
Conçu pour des sorties en itinérance d’un refuge à l’autre, l’Alproof Tour compte des rangements astucieux. Comme tous les modèles de la gamme, il intègre un compartiment dédié à l’équipement d’avalanche avec un fourreau de pelle renforcé, des poches d’organisation ainsi qu’une fermeture à glissière orange haute visibilité importante cas d’urgence. L’extérieur du sac est également bien organisé, avec deux sangles de rangement modulaires pour attacher des skis en diagonale ou un snowboard à l’avant (modèles Alproof 30 SL et 32, 20SL, 22).
Les sangles de compression latérales maintiennent la charge près du centre de gravité. Utilisé de cette manière, le sac peut contenir d’autres effets personnels, comme des vêtements mouillés. Des manchons isolés pour tube d’hydratation situés sur les deux bretelles permettent d’installer la poignée de déclenchement à gauche ou à droite, selon les préférences, et de faire passer le tube d’hydratation dans le manchon de l’autre côté. Pratique également, l’extension roll-top ajoute une capacité supplémentaire de 5 litres en cas de besoin, avec une sangle de rangement qui permet de comprimer la charge par le haut et de maintenir une corde d’escalade solidement attachée.
Les 5 règles de base pour votre sécurité
1. On ne part pas seul en randonnée
2. On planifie soigneusement son itinéraire
3. On vérifie avant de partir (et en cours de rando) le B.E.R.A
Le Bulletin d’estimation des risques d’avalanche, accessible en ligne, précise les conditions de neige, le type de risque naturel et/ou accidentel, ainsi que la localisation des risques en fonction de l’altitude, de l’exposition ou encore du créneau horaire. Il informe notamment l’estimation du risque d’avalanche par des indices allant de 1 à 5 sur une échelle européenne (le risque 0 n’existe pas en montagne). Cette estimation est donnée à l’échelle du massif. Le niveau de risque est établi à partir d’une évaluation de la stabilité du manteau neigeux et de ses conséquences sur la probabilité de déclenchement des avalanches. L’échelle est croissante, chaque indice correspond à un niveau de danger pour le pratiquant de la montagne enneigée.
4. On se forme aux risques avalanche
Connaître son matériel, l’entretenir et le tester régulièrement est impératif pour pouvoir réagir efficacement dans l’urgence. On sait que le taux de défaillance des airbags est de 20 %… et généralement il s’agit d’une erreur humaine, faute de pratique, notamment. Pour en savoir plus, voir les formations de l’ANENA ou les Safety Shred days, ou vous renseigner dans votre station.
5. On garde en tête que les bénéfices de l’airbag sont nuls…
si on s’en sert pour prendre plus de risques sur des terrains exposés ou avec risque de grosses avalanches. On évitera ainsi d’être victime d’un faux sentiment de sécurité.
Pour en savoir plus sur les sacs airbag Alproof Tour, visitez www.deuter.com.
Photo d'en-tête : Deuter