Un seau, un petit filtre en plastique, pas de batterie ni d’électronique : Jon Rose, ancien surfeur pro, découvre un jour à la faveur d’un tremblement de terre en Indonésie que ce dispositif minimaliste peut tout changer pour des millions de gens privés d’eau potable. Mais aussi pour lui, alors que, sa carrière terminée, il est au fond du gouffre. Il y trouvera un nouvelle raison de vivre : permettre aux populations les plus défavorisées de la planète d’accéder à une eau sure, mission que s’est donnée « Waves for water, l’organisation humanitaire qu’il a créée. Tout un cheminement que raconte ce passionnant documentaire de 52 minutes, aujourd’hui en accès libre.
Surfeur pro à 17 ans, Jon Rose touche vite à son rêve : compétitions, voyages aux quatre coins du globe et gros sponsors. Billabong pour commencer. Puis Quicksilver. Sept ans en haut de la vague. Puis il décroche. Et là, c’est la spirale descendante. Grosses fêtes, alcools, stupéfiants, mal-être et un mariage qui part en vrille. Il faudra que Jordan Tappis, surfeur pro lui aussi, l’embarque en 2009 sur un trip en Indonésie pour que tout bascule. Dans le bon sens cette fois.
On est en septembre et cette année-là Padang est frappé par un terriblement tremblement de terre. Désastre, morts et blessés par milliers. Et plus d’eau potable. Jon Rose se souvient alors qu’il a dans son sac dix filtres à eau – confiés par son père, dans l’humanitaire- qu’il comptait, il ne savait pas trop comment, distribuer. Il n’a jamais fait ça et, dans l’urgence, il bricole quelques bidons à partir de jerrycans, y fixe les filtres. Cette eau potable servira notamment à soigner les blessés. Sa vocation est née. « L’univers m’avait envoyé un message violent. Il fallait l’entendre », raconte-t-il. « J’ai réalisé qu’il y avait des choses beaucoup plus importantes à faire dans la vie qu’être surfeur pro ».
Jon Rose va rompre avec son passé, divorcer, et se consacrer corps et âme à sa mission, via son organisation, « Waves for water. De l’Indonésie à HaÏti, c’est pas moins de 180 000 personnes qui vont pouvoir, grâce à lui, accéder à l’eau potable. Très charismatique, il parvient à gagner à sa cause de nombreux surfeurs pros : Carissa Moore, CJ Hobgood, Miguel Pupo, Matt Wilkinson, Adrian Buchan, Greg Long ou encore Rob Machado, sans parler de personnalités telles que l’actrice Patricia Harquette. Tous ont déjà participé à la distribution de ces filtres qui sauvent des vies. Jusqu’à Neymar Jr. qui en 2014 lui permettra de convaincre Paypall de se mobiliser au Brésil lors de la coupe du monde de football. Ensemble, ils parviendront à lever 313.000$, de quoi changer le quotidien de 500.000 Brésiliens à travers le pays.
Depuis, le réseau de Waves for water ne cesse de s’étendre et compte même une antenne française. Car outre les interventions d’urgence que gèrent Jon Rose et son équipe, chacun d’entre nous peut, à l’occasion d’un voyage individuel dans un pays en voie de développement, se porter volontaire et participer de manière très concrète en distribuant des filtres à eau.
Pour en savoir plus sur ce programme « Porteurs d’eau » Clean Water Couriers, c’est ici.
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