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Film : « To Be Frank », quand le surf rend heureux

  • 15 mai 2025
  • 3 minutes

La rédaction La rédaction L'équipe de rédaction est un noyau dur de journalistes passionnés, tous basés depuis un bon spot de grimpe, de trail, de ski ou de surf.

Frank Paine a 75 ans, un look de cow-boy grisonnant. Pas vraiment le genre surfeur Californien qu’on se représente. Il est pourtant l’une des figures de la plage d’Hermosa Beach et à l’affiche du très beau film To Be Frank, réalisé par Anna Wilder Burns. Portrait d’un surfeur pas comme les autres, défenseur d’une culture en voie de disparition, plus libre, plus humaine et plus authentique. Le surf lui a offert la vie dont il rêvait, lui qui souffrait d’agoraphobie — la peur des espaces ouverts, des lieux publics et de la foule — surmontée grâce au soutien de la communauté. Une autre idée du surf.

À la sortie du documentaire, en 2023, Franck Paine est revenu sur son histoire pour Outside.

Une crise pour moi, c’est ce que j’imagine être une crise cardiaque. Le cœur qui s’emballe, des engourdissements dans le visage et les mains, des douleurs dans la poitrine. J’ai l’impression que tout va s’arrêter. Que je vais étouffer. Que je ne pourrai pas continuer.

Impossible de l’arrêter par la seule volonté. Se répéter que tout va bien ne change rien. Se dire qu’on a 40 ans, qu’on est en bonne santé, qu’on surfe et qu’on a un cœur solide, ne sert à rien.

Avec l’âge, c’est devenu plus difficile de me décrire. J’ai une grosse moustache, un look un peu cowboy. Je n’ai pas vraiment la tête de l’emploi, pas l’allure du surfeur type. Plutôt du genre hirsute, vieux et grisonnant. Mais je crois que j’ai un bon sens de l’humour.
Je suis originaire d’Hermosa Beach, en Californie. Je surfe depuis près de 60 ans. C’est ma vie, c’est là que je suis chez moi. Une sacrée belle communauté. Des gens formidables.

J’ai souffert d’agoraphobie — la peur des espaces ouverts, des lieux publics, de la foule. Et c’est quelque chose de très handicapant. Pendant longtemps, ça m’a défini.

L’agoraphobie se déclenchait souvent quand j’essayais de partir en trip surf ou de bouger sans quelqu’un de confiance. La panique montait d’un coup, les attaques arrivaient sans prévenir.
Un moment clé, je crois, ça a été lors d’un déplacement professionnel à Sacramento. En revenant, j’ai fait une crise de panique en pleine route. J’ai cru que tout était fini. Que je ne pourrais pas aller plus loin. Que j’étais piégé à jamais dans cette prison qu’est l’agoraphobie.

Après cet épisode, il y a eu d’autres attaques, plus légères, mais régulières. Aller au travail devenait compliqué. Sortir de chez moi aussi. Je trouvais mille excuses pour ne pas faire certaines choses. « Non, je n’ai pas envie d’aller à New York ». Alors que New York, c’est une ville géniale. Tout le monde devrait la visiter.

Ce qui a tout changé pour moi, c’est ma communauté. Mes amis surfeurs. Ils s’inquiétaient pour moi. Ils voulaient que je me sente bien, en sécurité. Que je sache que si on allait à Santa Barbara, tout irait bien. C’est à peine une heure et demie de route depuis Redondo, rien d’insurmontable.
Ils ont posé des repères rassurants, des barrières de sécurité, et m’ont montré que je pouvais me détendre et oublier ces pensées négatives qui me disaient que j’allais mourir ou faire un arrêt cardiaque.

Au fil du temps, ces relations sont devenues plus fortes, plus profondes. Et ça m’a beaucoup aidé. C’est vraiment ça qui m’a permis de remonter la pente.

J’ai commencé à entraîner avec l’équipe de surf du lycée local, avec un ami — une personne de confiance. J’ai moi-même été au lycée de Redondo, mon ancien bahut. Il y a quelques années, le coach m’a demandé si je voulais devenir son assistant. J’ai dit oui tout de suite. 

J’étais déjà dans la soixantaine, je me suis dit : « Je ne sais pas combien de temps je pourrai faire ça », mais j’ai commencé à retourner sur la plage d’Hermosa. Un pas après l’autre. C’était à la fois excitant, réconfortant, accueillant.

Ce qui compte, c’est de savoir qu’on peut compter les uns sur les autres. Ça peut sembler fleur bleue, mais dans l’eau, les choses peuvent vite dégénérer. C’est rassurant de savoir que les autres sont là, qu’ils comprennent, et qu’ils peuvent vous venir en aide.

En tant qu’agoraphobe en voie de guérison, je dirais : aussi difficile que ce soit, il faut être honnête. Dire : « Là, ça ne va pas du tout. » Chercher l’aide dont on a besoin, qu’elle soit médicale ou autre. Il y a des gens prêts à vous tendre la main.
Et ça, c’est puissant.

Film en VO (anglais), disponible avec sous-titre traduit automatiquement en français.

Photo d'en-tête : To Be Frank
Thèmes :
Films
Santé mentale
Surf

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