C’est une voie qui fait rêver tous les grimpeurs, le « Dawn Wall », 900 mètres d’escalade d’une extrême difficulté (32 longueurs dont près de la moitié oscillant entre les 8e et 9e degrés – dont trois 9a). L’un des challenges les plus ambitieux de ces dernières années à découvrir dans « Darkest Before Dawn », un film retraçant, avec sincérité et poésie, la tentative de Siebe Vanhee et Seb Berthe, deux Belges venus se frotter à ce mur de légende. De quoi prendre l’ampleur de l’investissement nécessaire pour dompter ce monument d’escalade.
Janvier 2022. Siebe Vanhee rejoint son compatriote Seb Berthe, arrivé au Yosemite après avoir traversé l’océan Atlantique dans le cadre de l’expédition « Cap sur El Cap ». Leur objectif ? Répéter le « Dawn Wall » en libre. Ambitieux, surtout quand on sait que seuls trois grimpeurs ont gravi cette voie aux prises quasi-inexistantes. Souvenez-vous, la première ascension avait fait grand bruit dans le monde de l’escalade et ailleurs. Le 14 janvier 2015, les Américains Tommy Caldwell et Kevin Jorgeson avaient d’ailleurs reçu pour l’occasion les félicitations de Barack Obama, avant qu’un an plus tard, le Tchèque Adam Ondra, grimpeur de légende, n’en vienne à bout en un temps record.
Malgré les décennies d’expéditions à son actif, Siebe avoue n’avoir « jamais eu l’habitude de travailler des voies, de [se] concentrer sur un projet », raconte-t-il dans « Darkest Before Dawn », le film retraçant sa tentative. « Avec le « Dawn Wall », c’est la première fois que je fais face à un tel défi. C’est difficile à gérer mentalement ».
Voir ou revoir « The Dawn Wall », le film sur l’ascension de Tommy Caldwell et Kevin Jorgeson
Œuvre incontournable pour tous les grimpeurs du monde, ce long métrage sorti en 2018 retrace les années de bataille de Tommy Caldwell – enfant timide ne parvenant qu’à s’épanouir en montagne avec son père avant de devenir l’un des meilleurs grimpeurs de sa génération – et de son compagnon de cordée, Kevin Jorgeson, contre la grande voie la plus difficile au monde. Un film qui inspire à poursuivre de grands objectifs, mais aussi à réfléchir sur l’évolution de la couverture médiatique de l’escalade.