Le sujet fait régulièrement les gros titres : la surfréquentation des milieux naturels. Une réalité mise en avant post-Covid, une ère où jamais l’appel des grands espaces n’aura résonné aussi fort aux oreilles d’autant de personnes. Mais comment trouver le fragile équilibre entre valorisation des territoires et protection des milieux ? En s’appuyant sur le modèle anglo-saxon, à savoir concentrer la fréquentation sur un seul site ? Ou bien en diffusant le trafic sur des sentiers alternatifs ? Analyse. Le phénomène de la surfréquentation n’est pas nouveau, mais il s’est accéléré depuis quelques années. Les causes ? « L’essor de la pratique de la marche et de la randonnée, d’une part, mais surtout des phénomènes de concentration sur certains itinéraires », précise le guide que vient de sortir la Fédération Française de Randonnée en collaboration avec l’Agence nationale de cohésion des territoires : « Sentiers de montagne en tension : identifier, évaluer, agir ». Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En juin 2023, dans le cadre de l’annonce de son plan d’actions pour réguler les flux touristiques, le gouvernement français rappelait que 80 % de l’activité touristique était concentrée sur seulement 20 % du territoire. Un constat régulièrement cité, depuis plus de vingt ans d’ailleurs. Même son de cloche du côté de l’Organisation mondiale du tourisme qui dénombre 95 % des touristes sur seulement 5 % de la planète. Foulés par des milliers de visiteurs, les sites naturels saturent, entre piétinement, érosion des sols, équilibre biologique et biodiversité menacés, hyper vigilance de la faune, pollution du milieu et conflits d’usages. « Le constat du ‘trop-plein’ est acté et partagé par tous » annonçait le Parc National de Port-Cros dans un communiqué lors sa réouverture au public en début juillet 2021. La surfréquentation, un phénomène uniquement lié à notre perception ? Un « trop-plein » que les experts, enseignants chercheurs en géographie, directeurs de parcs et fédérations, refusent pourtant de qualifier de « surfréquentation ». « Ce terme trahit d’emblée un parti pris » explique Lionel Laslaz, maître de conférence à…
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