En mai dernier, quatre Britanniques reliaient Londres au sommet de l’Everest, aller-retour, en moins d’une semaine. Une expédition express orchestrée par Lukas Furtenbach, guide autrichien aussi connu pour ses succès que pour ses méthodes controversées. Depuis des années, il cherche à compresser les séjours himalayens, traditionnellement longs de six à huit semaines. Le « secret » de cette ascension éclair ? L’inhalation de xénon, un gaz rare administré deux semaines avant le départ. Tollé général, on l’imagine ! Mais au-delà des débats éthiques, une question scientifique centrale se pose : le xénon fonctionne-t-il vraiment ? Les premières réponses viennent de tomber. Quand début 2025 Lukas Furtenbach annonce que sa première cordée dopée au Xenon est prête à boucler l’ascension de l’Everest en moins d’une semaine, il provoque immédiatement une vague de réactions indignées. « Autant prendre un hélicoptère, toucher le sommet et dire qu’on l’a fait », ironisait le guide américain Garrett Madison. La polémique sur le sujet est loin d’être éteinte, que déjà les premiers avis scientifiques sur l’efficacité réelle du Xenon sont publiés. Et leurs conclusions sèment le doute. Une équipe menée par Andrew Luks, spécialiste reconnu de la physiologie d’altitude à l’Université de Washington, vient en effet d’examiner la question dans la revue High Altitude Medicine & Biology. Sous son scanner : les trois promesses séduisantes du Xenon. Théoriquement, le gaz pourrait agir de trois façons : Provoquer une pré-acclimatation artificielle à l’air raréfié, prévenir le mal aigu des montagnes et ses formes graves. Et offrir une neuroprotection contre les dommages cérébraux liés au manque d’oxygène. Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par Furtenbach Adventures (@furtenbachadventures) La piste de la pré-acclimatation Lors d’une expédition classique, le corps s’adapte progressivement à l’hypoxie grâce aux facteurs induits par l’hypoxie(HIF), des protéines sensibles au niveau d’oxygène dont la découverte a valu le prix Nobel de médecine en 2019. Leur activation entraîne notamment une augmentation de l’érythropoïétine (EPO), hormone qui stimule la production de globules rouges. Le xénon active effectivement les HIF et peut faire…
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