Pour ralentir la fonte du glacier Presena en Italie, près de 100 000 mètres carrés de bâches blanches sont installées au sol pour en réguler la température et favoriser sa conservation.
Le début de l’été et des températures de plus en plus élevées mettent à l’épreuve les glaciers européens. Pour lutter contre la fonte de ses neiges, le site italien de Presena se voit drapé depuis quelques jours de bâches géantes, assurant ainsi une barrière thermique contre la hausse du mercure. Un dispositif hors-norme, mis en place depuis dix ans. À la fin du printemps, dix hectares de draps blancs sont étendus sur sa surface, et ce jusqu’en septembre. Interrogé par l’AFP, Davide Panizza, président de la société de gestion du glacier, explique qu’il s’agit de « bâches géotextiles qui reflètent la lumière, maintenant en-dessous une température inférieure à la température ambiante, et qui donc aide à la préservation de la neige ».
Situé à près de 3 000 mètres d’altitude dans les Alpes italiennes, entre le Trentin-Haut-Adige et la Lombardie, le glacier Presena souffre des conséquences du réchauffement climatique. La langue glacière a perdu un tiers de sa surface en 90 ans. Une fonte inquiétante d’un point de vue écologique, mais aussi économique. « Fleuron » du territoire, Presena génère des ressources conséquentes, rapporte Davide Panizza.
Or ce procédé, mis en oeuvre depuis 2008, prend chaque année plus d’ampleur. Les dimensions de cette couverture de toile ont plus que triplé, passant de 30 000 mètres carrés de draps thermo-protecteurs à 100 000 aujourd’hui. Quasi invisible à l’oeil nu, la toile géante est composée de bandes de 70 mètres de long sur 5 mètres de large, cousues ensemble et maintenues par des sacs de sable.
Cette installation n’est donc pas nouvelle. Elle est également expérimentée en Autriche, pays fournisseur de ces bâches géotextiles, mais aussi en France, notamment sur le glacier d’Argentière depuis 2011.
Alors, avenir des domaines d’altitude ou cache-misère ? La question fait débat. Pour certains, le dispositif permettrait de stocker des tas de neige et limiter l’utilisation des enneigneurs. Pour d’autres, cela ne ferait que camoufler les dégâts causés par le réchauffement climatique.
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