Après avoir passé quatorze mois à aménager un gros bus, ces deux Anglais, ambassadeurs Columbia, se sont attaqués à un nouveau chantier : un van nettement plus petit mais non moins complexe à transformer. Car comment faire mieux avec moins ? Tout un art, ou plutôt toute une philosophie, expliquent-ils.
« Avaient-ils vu trop gros ? » Un peu inquiets, c’est la question que se sont posée Charlie et Josh, deux graphistes londoniens, en récupérant les clefs de leur Mercedes Vario 614D. Ce minibus, équipé de 16 sièges et d’un ascenseur pour fauteuil roulant, ils l’avaient repéré sur eBay, et en voyant son beau volume, la palette des options d’aménagement leur semblait immense. Sur ce point, ils ne s’étaient pas trompés. Car de cet autocar de 2006, comptant déjà 134 000 kilomètres au compteur, ils ont tiré leur « Wandering Home », leur « maison vagabonde ». Un van doté de deux sièges seulement aujourd’hui, mais de tout le confort. Un vrai palace roulant qui allait leur permettre de conjuguer voyages et activités outdoor. Deux passions dans laquelle ils étaient tombés tout petits.
Enfin surtout Charlie. Son enfance ? Les côtes de Cornouailles comme décor et des parents qui, dès ses sept ans l’entrainent sur les routes à bord de leur VW T2 Bay, baptisé Bluey. À cet âge-là, le van, ça passe ou ça casse. Elle, elle adore. Et ado, la passion pour ce qu’on n’appelait pas encore la vanlife ne s’éteint pas. Au contraire. Sans surprise, quelques années plus tard, elle est au volant de son propre combi VW, un T4 qu’elle appellera Bluey Twoey. Une folie acquise avec Josh, son compagnon, graphiste comme elle, et surtout adepte de kite surf, de VTT et d’apiculture. Le genre de type qui ne tient pas en place et qui apprend vite. Ensemble, ces deux-là quittent leur petit appartement londonien dès qu’ils le peuvent. Et s’ils ne sont pas (encore) de grands aventuriers, à l’époque les week-ends leur semblent chaque fois trop courts pour assouvir leur soif de nature, toujours à bord de leur T4 qu’à l’été 2018 ils ont aménagé eux-mêmes. Rien d’extravagant, du basique, c’est leur premier van. Ce sera aussi leur premier défi. Mais il va leur donner envie de voir plus grand, d’aller plus loin, plus longtemps. Dégoter au fin fond de l’Ecosse le Mercedes Vario 614D va leur permettre de passer à la vitesse supérieure et de viser un grand road trip en Europe.
Armés d’une énergie inépuisable, d’une bonne caisse à outils et de toute une série de tutos piochés sur YouTube, Ils s’attellent en mai 2020 à la transformation du bus dans le jardin des parents de Josh. Un chantier auxquels ils dédient toutes leurs heures après le travail et tous leurs week-ends. Le résultat est superbe et ils en partagent tout le processus de transformation sur leur chaine YouTube, aventure suivie par 18 000 followers car Charlie et Josh ne se la jouent pas. Ils essaient des trucs, parfois ça marche et parfois non. Mais surtout ils ont l’air d’y prendre du plaisir, et c’est très communicatif. Au final, tout n’est pas parfait, loin de là, mais à l’issue de six semaines de confinement, il leur tarde de prendre la route. Las, la pandémie est toujours active et l’Europe fermée aux Anglais. Pas de quoi refroidir Charlie et Josh. Ils ont trop attendu ce moment. A défaut de France et d’Espagne, ce sera le Royaume-Uni. Un territoire qu’au final ils connaissent mal et que pendant un an ils vont parcourir. Découvrant au passage qu’il peut être incroyablement sauvage.
Au retour, allégés de leur appartement londonien, dont la vente a financé l’aménagement du Mercedes, Charlie et Josh n’ont plus pour port d’attache que la Cornouailles, au sud de l’Angleterre. Définitivement convertis à la vie nomade, c’est là qu’ils garent leur van trois à six mois par an et qu’ils sont momentanément posés aujourd’hui. « Vivre hors réseau a ses hauts et ses bas », reconnait Charlie, « mais après avoir vécu un an dans notre maison sur roues, il nous a sauté aux yeux, que, sur la route, certes les bas sont plus bas, mais les haut sont aussi plus hauts ». Une vie plus intense donc qu’ils ne semblent pas prêts d’abandonner. « Ici, en Cornouailles, c’est notre base », raconte Charlie. « On loue un coin de terrain sur une ferme, plutôt bien équipée, avec un point d’eau et des douches chaudes ! C’est cool aussi de partager la vie du village d’à côté. Plein de gens alternatifs sont dans le coin. La vue est superbe et la mer à cinq minutes en voiture. Les spots de kite sont top et on peut aussi y nager, faire du SUP ou de la voile. Des activités que nous pouvons maintenant concilier avec nos professions. Graphiste freelance, créatrice de contenu, je fais aussi du montage. Je suis également la voix derrière nos chaînes Instagram et Youtube « Wandering Home ». Josh, lui, a étudié le design de produits à l’université et travaillé lui aussi comme graphiste, mais il se consacre aujourd’hui à l’aménagement de vans, au Royaume-Uni la demande est énorme depuis le déconfinement. C’est un mode de vie qui nous convient. Nous sommes mobiles, tout en ayant un endroit qu’on peut vraiment appeler notre chez nous. Nos revenus sont peut-être moindres qu’auparavant, mais nous ne travaillons en moyenne que trois jours par semaine et nous dépensons moins qu’à Londres. Cela dit, il vaut savoir investir. Au niveau de l’électricité, nous avons dépensé plus de 4800 euros pour être autonomes. Et au total, le van nous aura coûté pas moins de 24 000 euros en aménagement. La seule chose qui nous manque de Londres ? Les restos ! », dit-elle.
Des petits plaisirs que Charlie et Josh vont pouvoir retrouver très bientôt. Car, soutenus par Columbia, ils s’apprêtent à partir, enfin, sur les route d’Europe, via une diagonale Allemagne-Espagne, histoire de tester leur nouveau van, destiné, lui, à un voyage bien plus long : un a deux ans sur la Panamerican High Way, du Canada à l’Argentine. Car pour ce roadtrip qui comptera cette fois plus de chemins que de routes, leur gros Mercedes est trop imposant. Le couple s’engage donc sur une voie nettement plus minimaliste, déjà adoptée au quotidien sur d’autres plans. « On va peut-être regretter notre immense douche, un vrai luxe, et notre four. Sans parler du lit fixe deux places, mais on a envie d’être plus légers et plus mobiles ». En chantier donc, ces dernières semaines, l’aménagement de leur nouveau 614D. Une version plus courte de leur vieux Mercedes. « Un véhicule increvable, pas un 4 x 4, mais assez tout terrain quand même », explique Charlie. « Du coup, on doit faire le tri. En quittant notre appartement nous avions déjà réduit nos possessions à l’essentiel, mais on accumule encore trop de choses. Alors, c’est sûr qu’on peut faire mieux encore en misant sur des équipements bien choisis et qui durent. On a la même approche au niveau de notre garde-robe, de plus en plus minimaliste. De manière générale, on mise sur des vêtements multi usages pouvant faire l’affaire plus ou moins en toutes saisons. Chez Columbia, notre sponsor, on trouve par exemple les polaires Sherpa ou les doudounes sans manche Powder Lite très versatiles. C’est aussi possible au niveau des chaussures. Avec un modèle de randonnée le Trailstorm ou, pour l’été, le Summertide, conçu dans des matières recyclées et durables. Enfin côté matos, là aussi il faut faire du tri. On garde, ça c’est sûr, notre paddle et un sac à dos hybride, parfait pour une rando légère mais bien aussi pour un usage quotidien, vu ses rangements pour l’ordinateur et ses poches faciles d’accès. Enfin, une fois le minimum vital casé, s’il nous restait la place (et le budget !) pour deux VTT électriques, ce serait le rêve ! »
Cap sur l’Ecosse, notre Nouvelle-Zélande à nous !
Outre-Manche s’ouvre un vaste territoire outdoor pas encore assez connu, regrettent Charlie et Josh qui en 2021 ont sillonné les parcs nationaux anglais. Un périple dont ils ont tiré une vidéo. Et une série de petits films, ciblés par parc. Pas facile de faire un choix parmi eux, mais s’il ne fallait qu’en tenir que quelques-uns, voici leurs favoris :
En Ecosse, direction Cairngorms, la zone la plus sauvage. Spectaculaire.
En Angleterre, cap sur le Lake District, offrant eaux calmes et montagnes.
Et aux Pays de Galles, une de leurs régions de prédilection, Snowdonia vaut vraiment le detour.
Ainsi que Pembrokeshire. Des régions où la température est très agréable et où on peut combiner les plaisirs de la mer et de la montagne.
10 choses que nous aurions aimé savoir avant de nous lancer dans l’aménagement de notre van
L’expérience des autres ne sert à rien. Quoi que… avant d’investir dans un van « nu », voici quelques conseils de Charlie et Josh qui pourraient vous être utiles.
1. Préparez, préparez, préparez
Avant de vous mettre à l’aménagement de votre van, prenez le temps de préparer le véhicule. Si vous montez votre plancher (ce qui est fortement recommandé pour un Mercedes Vario comme le nôtre), c’est le moment de tout remettre à plat. Ne vous précipitez pas. C’est un travail long, fastidieux et souvent salissant, mais pouvoir accéder à toutes ces pièces est quelque chose que vous ne pourrez plus jamais faire, à moins que vous ne prévoyiez de démonter à nouveau tout votre van. Vérifiez votre plomberie, vos conduits de chauffage, tout ce qui passe sous le bus, faites-le maintenant même si vous n’avez pas l’intention de travailler sur ces zones avant longtemps. Vous vous épargnerez bien des désagréments plus tard.
2. Projetez-vous à long terme
Même si vous avez soigneusement planifié tout votre aménagement, il y aura toujours un détail auquel vous n’aurez pas pensé, ou que vous découvrirez plus tard. Ainsi, lorsque nous avons emménagé dans notre bus avant qu’il ne soit terminé, nous avons réalisé qu’il y avait beaucoup d’emplacements logiques pour des objets auxquels nous n’avions pas pensés jusqu’à ce que nous utilisions réellement l’espace. Autre exemple, nous aurions aimé poser des conduits/câbles supplémentaires pour tout autre système électrique dont nous pourrions avoir besoin ou auquel nous pourrions penser un jour. Alors, essayez d’avoir une longueur d’avance et d’imaginer le reste de votre processus de construction.
3. Achetez d’abord, aménagez ensuite
Encore une fois, cela peut sembler évident, mais il est beaucoup plus difficile de trouver quelque chose à intégrer dans un espace déjà conçu que d’intégrer quelque chose dans un espace et de travailler autour. Si vous pouvez supporter ce coût initial et que vous avez l’espace de rangement nécessaire, choisissez vos appareils (réfrigérateur, évier, bac à douche, panneaux solaires) avant de commencer le processus d’encadrement.
4. Achetez en gros (si vous le pouvez)
Ne tombez pas dans le piège que nous avons fait en pensant que chaque feuille de contreplaqué serait la dernière. Vis, contreplaqué, mastic, câble, peinture, lames. Même si vous calculez la quantité dont vous aurez besoin, nous vous garantissons que vous en aurez besoin de plus. Nous ne sommes pas des êtres parfaits, nous faisons des erreurs. Non seulement cela peut prendre du temps, mais c’est aussi très cher. Et pensez à y ouvrir un compte client dans vos magasins préférés, croyez nous, vous allez devoir y retourner !
5. Scies : achetez le kit complet
Celui-ci est assez simple et est en fait un conseil que nous avons reçu et ignoré. Quelqu’un nous a dit d’acheter un jeu complet de scies au tout début de notre construction. Nous avons pensé que c’était n’importe quoi et, dans une premier temps, nous n’avons acheté celles dont nous avions besoin. Résultat : nous avons maintenant acquis le jeu complet, pièce par pièce. Au prix fort.
6. Les échéances… nos amies ou nos ennemies ?
Se fixer des dates limites est un excellent moyen de se motiver et c’est important de les respecter, mais vous allez devoir probablement les repousser plusieurs fois. Nous pensions que notre aménagement serait terminée en quatre mois, mais nous avions tort… il nous a fallu dix mois et plus ! Aménager son van exige du temps, de la persévérance et de la flexibilité.
7. Pensez à intégrer toutes ces petits choses que vous utilisez tous les jours
Linge sale, rangement des sous-vêtements, câbles électroniques, séchage de la vaisselle, chaussures, manteaux, pantoufles, bottes boueuses… Si vous pouvez penser à la place de ces objets pendant la construction, votre van restera bien rangé et fonctionnel lorsque vous l’emménagerez.
8. Sécurisez étagères et tiroirs
Les maisons avec des fondations ne bougent pas, mais si vous voulez une maison qui puisse vous emmener partout, alors attendez-vous à ce que vos affaires bougent beaucoup. Nous sommes encore en train de nous habituer au bruit de tout ce qui s’agite à l’arrière lorsque nous roulons sur des routes cahoteuses. Vous pouvez construire votre van sur une surface plane, mais vous ne serez pas toujours à niveau. Réfléchissez : si vous n’étiez pas en mesure de vous garer à niveau une nuit, votre évier s’écoulerait-il correctement ? Les objets glisseraient-ils des étagères ? Le poids du contenu de votre placard pousserait-il la porte du placard ? Si vous conduisez sur une route parsemée de nids de poule, est-ce que tout va voler ? Si vous le pouvez, testez tous ces points avant de charger votre van, vous éviterez ainsi beaucoup de casse. Si vous êtes comme nous, évitez le verre et la vaisselle et essayez de trouver des alternatives, comme l’émail.
9. Liste des priorités, vos » non négociables «
Ce n’est pas vraiment ce que nous avons fait mais c’est notre meilleur conseil, car nous n’avons pas passé assez de temps pour discuter entre nous de nos « non-négociables ».
Nous avions des priorités différentes en ce qui concerne les choses que nous voulions pouvoir faire dans notre maison. Josh adore prendre une douche et voulait une salle de bain spacieuse. Il ne voulait pas avoir à se doucher au-dessus des toilettes ou à les enlever. Cependant, Charlie voulait pouvoir inviter des gens à dîner, ce qui signifiait que les sièges devaient pouvoir accueillir plus de deux personnes. Réfléchissez bien à vos priorités et à leur impact. Votre van n’a pas besoin d’avoir tout à l’intérieur, il doit fonctionner pour vous.
10. Enfin, n’oubliez pas… ce n’est pas une compétition !
Ne perdez pas de vue la raison pour laquelle vous faites ce van. Une tasse de café avec une vue magnifique aura le même goût, que vous l’ayez préparée sur une plaque à induction ou sur un réchaud de camping. Cela peut paraître un peu fort de notre part, car nous avons encore pas mal de gadgets dans notre bus, mais notre premier van Bluey n’avait même pas de batterie de secours ni d’auvent, mais le temps que nous y avons passé et les aventures que nous y avons vécues n’en sont pas moins été mémorables. Et au final, on peut difficilement raconter le plaisir qu’on a le soir, quand, allongé dans son lit, on regarde autour de soi et on constate que tout ce qui se trouve dans votre petite maison, vous avez travaillé dur pour l’installer. Et ça, ça n’a pas de prix.
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