Curieusement on ne l’aurait pas imaginé sur un SUP, Théodore Heitz. Vice-champion du monde en canoë de descente de rivière, double champion du monde par équipe en 2008, 1er au classement général des Coupes du monde 2008 et 2010, ce sportif de haut niveau s’est découvert une passion pour le paddle. Une pratique qui lui permet de combiner ses impératifs d’entrainement et surtout beaucoup de fun à Lyon, où il est installé, comme à Strasbourg, sa ville natale. C’est là qu’Outside l’a suivi pendant douze heures, de sa séance cardio matinale à une balade entre potes, en passant par sa séquence de yoga. On en est sorti un peu fracassé – le gars tient la forme, aucun doute – mais convaincu. Le SUP en mode urbain, ça change tout.
« J’ai toujours un SUP dans le coffre de ma voiture », explique Theodore Heitz. « Je vis entre Strasbourg, où j’ai fait mes études de droit international, complétée par la suite par une formation en journalisme, et Lyon, ma ville d’adoption. Du coup, je fais pas mal d’aller-retour, avec toujours un œil sur les rivières, défaut professionnel ! Et si je vois un spot intéressant, je m’arrête, gonfle mon SUP avec une pompe en 15 à 20 minutes et fais un tour. En ville, même réflexe. Quand je n’en fais pas pendant deux ou trois jours, ça me manque.
Je ne suis pas le seul, beaucoup de kayakistes se sont mis au SUP. Il y a une certaine continuité en matière d’entrainement entre les deux pratiques. Le paddle se situe entre le canoé et le surf, c’est un melting pot. Franchement, ce serait dommage de se fermer à cette option, et pas seulement pour un sportif de haut niveau. Le SUP est accessible à tous et surtout il y a plein de manières de le pratiquer, d’autant que les villes font de plus en plus d’efforts pour l’intégrer.
« C’est un sport simple d’accès, pas du tout élitiste »
A Strasbourg par exemple, depuis cinq ou six ans, la ville a installé des pontons et une piscine naturelle y est à l’étude. La rivière y fait partie de la vie dans une vision plus écologique. Le SUP y a trouvé naturellement sa place. Les loueurs y sont nombreux, la pratique est simple et pas chère. Forcément, ça parle aux gens. On n’a pas encore atteint en France le niveau de l’Allemagne ou de la République Tchèque, où la très forte culture canoë kayak s’est rapidement étendue au SUP. Mais on y vient doucement. A Strasbourg, on a vu des sorties paddle incluant 40 personnes. Pas des pros, des gens de tous niveaux qui voulaient se faire plaisir.
A Lyon aussi, ça évolue, même si la réglementation en matière de navigation y est plus stricte. Sur ce point, un certain flou législatif flotte encore dans pas mal de villes. Ce qui laisse beaucoup d’options. Mais le plus simple pour savoir où vous pouvez tenter une sortie, c’est d’aller le vérifier sur les réseaux – il y a quantité d’infos sur les forums par exemple – mais aussi d’aller voir les locaux et de discuter avec eux. Le SUP, c’est aussi une occasion de rencontrer des gens, c’est un sport simple d’accès, pas du toute élitiste. J’y vois un grand instrument de cohésion sociale.
« On devient vite accro !«
A qui je conseillerais le SUP ? Et bien … A tous ceux qui aiment la glisse et qui cherchent un sport complet, faisant travailler le haut et le bas du corps. Loin de la mer, un surfeur y trouvera aussi son compte. C’est un sport physique, il ne faut donc pas négliger le stretching, la remise en forme. Il faut aussi apprendre à ramer.
Côté équipement, on trouve aujourd’hui du bon matériel à un prix accessible, tout dépend de l’usage et du niveau de pratique. Pour commencer, on peut simplement en louer un mais rapidement vous allez avoir envie d’avoir le vôtre. On devient vite accro ! D’autant que le matos se revend facilement, donc les risques sont minimes. Enfin je rappellerais … qu’il ne faut pas voir peur d’être mouillé (rires). Ça paraît évident mais on voit encore arriver des gens en tenue de ville. Et puis Il faut aimer se rentrer dedans, un SUP, ça n’avance pas tout seul ! «
Une journée en SUP Fanatic
7 heures : Séance cardio
« Quand j’ai arrêté la compétition en 2012 après 17 ans de pratique, j’ai eu du mal à retrouver les sensations du canoë », raconte Théodore. « Mais en 2013, à Arcachon, j’ai vu ce que faisait un de mes anciens équipiers, ça m’a donné envie. J’avais tout à réinventer, en eaux vives comme en plat. Au départ, donc, c’était un palliatif, et puis le plaisir est venu. Car en entraînement de SUP, je ressens un effort très proche du canoë.
On peut faire des séances cardio ou plus physique. A chacun de s’adapter selon son objectif et son niveau. Ce matin, j’ai fait une séance de 40 minutes. Le type de séance que je peux caser avant d’aller travailler. Je vise la vitesse, l’accélération ; j’ai fait monter la planche en vitesse sur 30 à 40 secondes. Mon SUP ? Un 12’6 », un modèle de race gonflable. Ça ne vaut pas un rigide, mais c’est top !
Je pratique été comme hiver, même à Strasbourg où les températures peuvent sérieusement descendre ! Équipé d’une combi 5/4, si on a la motivation, c’est bon. L’eau froide est revigorante. Il ne faut pas se mettre en hypothermie, mais il ne faut pas non plus avoir peur du froid.
Ma séance terminée, le SUP vite dégonflé, je peux facilement le transporter en mode sac à dos et filer au travail à vélo ou en tram. »
13 heures : Séquence yoga avec Camille Tryoen
« Comme beaucoup de sportifs, je suis tenté par le yoga, un bon complément à ma pratique. Mixé au SUP, un usage assez fréquent aujourd’hui, c’est intéressant sur bien des plans.
Pour l’occasion, Camille Tryoen, kayakiste de haut niveau elle aussi, longtemps dans l’équipe junior de course en ligne, m’a rejoint. Elle s’est mise au SUP depuis trois mois seulement mais elle est nettement plus à l’aise en yoga que moi ! Il est vrai que maîtriser le pont ou le poirier en équilibre sur le paddle n’a rien d’évident, malgré le choix d’un modèle 10’9 », doté d’une bonne glisse, mais plus large que celui utilisé ce matin en entrainement.
Très adapté à l’initiation, il peut aussi, en séance de yoga, permettre de travailler la souplesse, le renforcement musculaire, le gainage et la concentration. Pour moi, c’est une découverte. J’aimerais bien refaire l’expérience avec une planche moins stable, pour pousser un peu. «
19 heures : Rando entre copains avant l’apéro
« Ce soir, Boris et Nico nous ont rejoints dans la Petite France, l’hyper centre de Strasbourg.
Je suis né ici, je connais la ville par cœur. Enfin, je le croyais. La voir défiler doucement en paddle me donne l’occasion de la redécouvrir. Depuis l’eau, de nouveaux angles de vue surgissent. La navigation est fluide, mais il faut savoir partager l’eau avec les autres usagers. Il y a des règles à respecter, elles vont sans doute évoluer avec l’usage et le développement du paddle. Ici à Strasbourg, on cohabite bien avec les péniches par exemple. Il arrive même qu’au hasard d’une balade en SUP un batelier m’invite à prendre un verre à bord. Ces sorties sont des moments à part, plus intenses encore de nuit. Le ressenti est alors totalement différent. On apprend beaucoup d’une séance de glisse nocturne, les sensations, exacerbées par l’obscurité, sont uniques.
Le SUP Fanatic en pratique
Le montage
Le transport
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Photo d'en-tête : Richard Bord- Thèmes :
- Stand Up Paddle