Météo France n’échappe pas au délabrement du service public. Entre la baisse d’effectifs, l’automatisation des prévisions causant de nombreux dysfonctionnements autour des précipitations, mais aussi le manque de formation du personnel, les syndicats – CGT, FO et Solidaires – ont appelé à la grève ce mardi 19 mars. Dans la foulée d’un mouvement ponctuel débuté en novembre, moment où le nouveau système de prévisions utilisant une intelligence artificielle a été lancé. Comment en est-on arrivé là ? En quoi l’usager en est-il impacté aujourd’hui ? Quelles solutions pour améliorer ces services ? Comment avoir des prévisions plus fiables ? Les bulletins avalanche sont-ils aussi concernés ? Le point avec François Giroux, prévisionniste à Lyon et représentant du personnel à CGT Météo. Faute d’effectifs suffisants, Météo France a automatisé une partie de ses prévisions. Et ce, depuis novembre 2023. Ainsi, « ce qui se trouve sur le site internet et sur l’application, les pictogrammes neige/nuage/pluie, les risques d’orage, etc. sont issus d’une chaîne automatisée » nous explique François Giroux, prévisionniste à Lyon et représentant du personnel à CGT Météo. Un système qui concerne toutes les zones géographiques de l’Hexagone, dont les zones de montagne, qui dysfonctionne régulièrement. La faute à une mise en place précoce, nous explique-t-il dans le cadre d’une longue interview. « On a régulièrement, en zones de montagne, des limites pluie/neige [l’altitude à laquelle la pluie se transforme progressivement en neige, ndlr] complètement farfelues. Je n’ai pas d’autres mots. On a trouvé cet hiver des différences qui allaient jusqu’à 1000 mètres entre ce que les prévisionnistes humains observaient sur le terrain et les résultats de l’algorithme. Cette automatisation des prévisions a-t-elle conduit à une baisse d’effectifs ? Pas vraiment. Disons qu’elle est la conséquence d’une baisse drastique d’effectifs décidée dès 2017. Depuis, chaque année, entre 90 et 100 départs en retraite ne sont pas remplacés. Sachant qu’aujourd’hui, Météo France compte 2600 salariés. […] 90 personnes, ça correspond aux effectifs d’une région entière, l’Auvergne-Rhône-Alpes par…
La suite est réservée aux abonnés
il vous suffit de créer un compte (gratuit)
- Accédez à tous les contenus d’Outside en illimité. Sans engagement.
- Votre contribution est essentielle pour maintenir une information de qualité, indépendante et vérifiée.
- Vous pouvez aussi acheter cet article pour 1€