Soixante-dix ans après l’expédition italienne de 1954, le K2 (8 611 m)) continue de fasciner autant qu’il interroge. Considéré comme l’un des plus grands exploits de l’histoire de l’alpinisme, le premier sommet de la « montagne des montagnes » fut aussi le théâtre d’un drame humain et d’une controverse qui mit cinquante ans à s’éclaircir. Plongée dans l’une des affaires les plus brûlantes de l’himalayisme. À 8 611 mètres, le K2 est le deuxième plus haut sommet du monde, juste derrière l’Everest, mais il est de loin le plus redouté. Ses faces raides, ses avalanches, son isolement et ses conditions météorologiques extrêmes lui ont valu une réputation unique : celle de la « montagne des montagnes ». Dès 1909, lors de la première expédition dirigée par le duc des Abruzzes, le K2 apparaissait comme une forteresse imprenable. Les Américains y laissèrent eux aussi une empreinte marquée : en 1939, une tentative s’acheva à moins de 250 mètres du sommet, dans le drame et la mort. En 1953, Charles Houston et son équipe parvint à établir un camp à environ 7 900 mètres et se trouva en bonne position pour une tentative de sommet. Les alpinistes restèrent prisonniers d’une violente tempête pendant dix jours avant de connaître le pire à la descente. Six alpinistes reliés par la corde glissèrent en même temps, emportant toute l’équipe vers le vide. Ce fut seulement grâce à un geste réflexe de Pete Schoening, qui réussit un assurage héroïque en plantant son piolet et en bloquant la chute, que cinq vies furent sauvées. Cet épisode, resté célèbre comme le « miracle de Belay », marqua profondément l’histoire du K2. En dépit de ces échecs, les Américains avaient ouvert la voie. Le K2 apparaissait désormais comme « possible » — mais seulement au prix d’une endurance extrême, d’une logistique impeccable et d’un sang-froid absolu face aux dangers. C’est dans ce contexte que l’Italie, déjà frustrée d’avoir été…
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