Siphonner sans autorisation les sources d’eau pour produire de la neige artificielle ? C’est ce qu’a fait La Clusaz pendant plus de vingt ans. Une affaire dévoilée cet été par le média « Blast » qui avait fait grand bruit, mettant une nouvelle fois en avant la surexploitation des ressources afin de faire perdurer l’industrie du ski. Mais d’autres stations ont également outrepassé les arrêtés préfectoraux qui encadrent cette production. « Certains domaines skiables siphonnent de l’eau hors périodes réglementaires, au-dessus des quantités admises et oublient de renseigner les registres de prélèvements… En toute impunité » a dévoilé fin de semaine dernier le média qui a enfin eu accès aux documents administratifs détenus par la préfecture. Une enquête qui pourrait n’être que la partie émergée de l’iceberg. 1. Qu’est-ce qui a déclenché la polémique ? On l’a appris cet été : La Clusaz a pompé l’eau d’une source pour fabriquer de neige artificielle… sans autorisation. Et ce, pendant plus de vingt ans. C’est ce qu’a démontré Blast le 17 juillet dernier, s’appuyant sur une enquête judiciaire de l’Office français de la biodiversité (OFB). La découverte remonte à juillet 2022, période où la Haute-Savoie traverse un épisode de sécheresse. Des restrictions interdisent l’arrosage. Et pourtant, La Clusaz continue d’arroser ses jardins en puisant dans la retenue du Lachat. Intrigués, les agents de l’OFB remarquent alors que cette retenue est toujours alimentée en eau. À l’issue d’une enquête judiciaire, ils découvrent alors un dispositif secret. Au moins un captage d’eau illégal est visé. Mais trois autres prélèvements irréguliers ont été constatés sur l’ensemble des retenues de la commune pour alimenter ses pistes. Aucun d’entre eux n’a jamais été mentionné sur les plans d’aménagement. « Si les prélèvements illégaux ont pu commencer dès sa construction, ils n’ont été enregistrés qu’à partir de 2014 avec l’installation d’un compteur » précise Blast qui a très longuement enquêté sur le sujet. « De 2014 jusqu’en juillet 2023, date de la fermeture définitive du dispositif de prélèvement, 135 108 m³ d’eau…
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