Rares sont les vraies innovations sur le marché de la chaussure, aussi la Vertex Alpine, dernière-née de la marque canadienne Arc’teryx, mérite-t-elle qu’on s’y arrête. Véritable concentré de technologie et de design, elle répond à un réel besoin : concilier approche rapide et grimpe via un seul équipement, une seule et unique paire de chaussures. De quoi enchaîner les très longues courses sur les terrains les plus engagés. Une innovation qui va combler les grimpeurs, et sans doute intriguer les nombreux traileurs qui ne disent pas non à un peu d’escalade.
À Vancouver, où se trouvent les laboratoires de recherche et de design de la marque canadienne, les concepteurs des produits ne cachent pas que pour mettre au point leurs innovations, ils s’inspirent largement de leur expérience en matière d’escalade, terrain de prédilection de la marque à ses origines. Car si ce n’est un secret pour personne aujourd’hui qu’Arc’teryx s’est imposé dans l’univers de l’outdoor pour sa qualité et son style, notamment pour ses vestes, c’est bien au pied des falaises que les amateurs de montagne et tout particulièrement d’escalade ont pu découvrir la marque il y a plus de trois décennies.
Une inspiration tirée du trail
Juste retour des choses, c’est du trail cette fois que les ingénieurs et les designers d’Arc’teryx se sont inspirés pour mettre au point la toute nouvelle Vertex Alpine, une chaussure d’approche hybride et légère, qui devrait changer la donne pour les grimpeurs. Un concept qui ne date pas d’hier pour la marque, si l’on en croit Adam Campbell.
Ultra runner au CV impressionnant, amateur également l’escalade, il raconte qu’en 2006 alors qu’il s’imposait sur tous les podiums, il a contacté Arc’teryx via un simple mail pour demander aux Canadiens s’ils avaient l’intention de développer le trail. Leur réponse ne s’est pas faite attendre : « Viens nous voir, nous avons certainement des choses à nous dire ». L’athlète comme la marque pensaient qu’il y avait une synergie possible entre l’escalade, spécialité d’Arc’teryx à l’époque, et le trail. La marque se concentrait alors sur le textile, on lui proposa donc de travailler sur une veste de course : « un modèle relativement volumineux et un peu bruyant sur lequel je voyais déjà tout ce qu’on pouvait améliorer ! ». se souvient le traileur.
On connaît la suite. Près de 17 ans plus tard, Adam Campbell fait aujourd’hui parti d’une nouvelle équipe en charge des tests et retours produits des athlètes Arc’teryx, et c’est avec passion qu’il parle de la Vertex Alpine, qui a ses yeux représente l’ADN de la marque. « Lors de la conception de la première Vertex Alpine, en 2023, l’équipe d’Arc’teryx s’est attelée à concevoir une chaussure de course inspirée par les grimpeurs en combinant une tige légère, une semelle extérieure à crampons profonds et un collier en maille intégré pour empêcher les débris de pénétrer dans la chaussure » explique-t-il. « Cette saison, nous avons inversé le scénario pour mettre sur le marché la Vertex Alpine nouvelle génération en injectant l’ADN de l’escalade dans le concept original de la chaussure ». Ce qui fait dire à Josh Herr, Senior Director of Global Footwear Design d’Arc’teryx , que « ce modèle, c’est là où l’ascension et la vitesse se rencontrent. D’où son nom, Vertex. La définition du mot « vertex » étant à la fois le sommet et l’intersection de deux points », rappelle-t-il.
La réponse technique a une tendance forte
Résultat : la Vertex Alpine s’impose aujourd’hui comme la première chaussure alpine à utiliser le caoutchouc Vibram XS Flash 2. Une chaussure d’approche / trail running que l’on doit ranger dans une catégorie à part. Produit que l’on pourrait presque qualifier de « niche ». Mais pas vraiment, à bien y regarder. Tant il est versatile.
« La véritable inspiration pour cette chaussure est venue d’athlètes comme Eric Carter et Mike Gardner » , raconte Adam Campbell. « Eric Carter est l’un de nos traileurs. Mike Gardener est l’un des meilleurs alpinistes du moment, membre de l’équipe d’athlètes Arc’teryx. Ces dernières années, comme tant d’autres, ces athlètes ont développé une nouvelle approche de leur sport. Les progrès en termes techniques et physiques leur permettent de gravir les sommets les plus abrupts et de les redescendre, très vite… Si bien qu’une course de deux ou trois jours se fait maintenant en une journée. C’est plutôt cool ! Sauf qu’il y avait juste un petit problème. Leurs chaussures ne tenaient pas le rythme. Or, Arc’teryx a toujours eu pour objectif de faciliter les sorties des athlètes en montagne. Avec l’équipe de designers, nous nous sommes donc penchés sur la question », explique-t-il.
« Une course rapide et légère supposait plusieurs activités différentes, et exigeait auparavant d’emporter plusieurs types de chaussures. Question de praticité, de confort mais aussi de sécurité. En montagne, ta vie peut dépendre de tes chaussures », rappelle l’athlète. « On a besoin aussi de chaussures qui sèchent rapidement, mais qui protègent efficacement. On pouvait bien sûr avoir de très bonnes chaussures de running, mais elles n’étaient pas terribles pour grimper. Il fallait de l’amorti, mais pas au point que ça vous gêne pour grimper. C’était un vrai challenge en termes de design. Sa conception a donc pris du temps. Car une chaussure comme la Vertex Alpine est composée de plus 30 éléments. Mais surtout, chez Arc’teryx, nous sommes obsédés par le moindre détail de chaque élément et par son impact sur les performances globales du produit ».
Chez Arc’teryx, une obsession pour le design et la maîtrise du moindre détail
Après des milliers d’heures de test, plusieurs prototypes, le résultat ne s’est pas fait attendre. Il dépasse même les espérances de la marque. Qu’est-ce qui rend ce modèle si spécial aux yeux de Adam Campbell ? « Sa conception, son design » , explique-t-il. « Premièrement la Vertex Alpine est fabriquée dans le matériau le plus léger possible ». Rappelons par ailleurs que l’ADN du design d’Arc’teryx, c’est le laminage, qui permet d’éliminer les coutures pour créer un design à la fois élégant et fonctionnel. Une technologie que la marque maîtrise parfaitement pour ses vêtements d’extérieur, tels que l’emblématique veste Alpha SV, mais qui représente un nouveau défi pour une chaussure destinée aux terrains de montagne. Car les athlètes évoluent dans des milieux très hostiles, et il est essentiel, tant pour leurs performances que pour leur sécurité, que le laminage tienne le coup.
La Vertex Alpine est également dotée d’un collier en mesh intégré, ce qui offre une protection anti-débris à 360°. Nous avons aussi imaginé une poche à lacets afin d’éviter qu’ils ne se défassent, ce qui peut être fatal pour le grimpeur. Par ailleurs le dessus de la chaussure est en Gore-Tex afin de vous protéger en cas de pluie ou si vous devez traverser un glacier lors de votre marche d’approche. Quant à la semelle, c’est la première fois que Vibram applique sur une chaussure d’approche une gomme généralement utilisée pour les chaussons d’escalade, de quoi assurer parfaitement sur une grande dalle, suffisamment polyvalente aussi pour résister à de longues marches sur une grande variété de terrains techniques.
Une chaussure durable et extrêmement versatile
Au niveau de la construction de la chaussure, le bout du pied est conçu pour aider à se propulser vers l’avant. On force réellement la chaussure à accompagner la foulée, dans les ascensions comme dans les descentes. Et puis, il faut se rappeler que la morphologie du pied évolue en cours de sortie. Le pied gonfle, puis se contracte. On a donc conçu un chausson confectionné d’une seule pièce qui épouse précisément le pied. Importante également, la protection, d’où une attention particulière à la construction du pare-pierres. Car si au cours de votre marche d’approche vous êtes amené à traverser un pierrier, vous êtes à l’abri de toutes ces petits cailloux pointus et tranchants qui pourraient agresser votre semelle. « J’ajouterais », précise le trailer « que ce modèle a une configuration au niveau du design qui vous permet de courir vite, dans un confort maximal. C’est un gage d’efficacité. Autant d’atouts qui, à mes yeux, font de la Vertex Alpine la meilleure chaussure d’escalade légère du marché : une chaussure d’approche extrêmement polyvalente », conclut-t-il. Ce qu’ont pu confirmer deux tests sur le terrain, raconte Adam Campbell.
« L’année dernière, Eric Carter a traversé la chaîne de Tantalus, en Colombie-Britannique. Un parcours de 40 kilomètres avec plus de 5 000 mètres de dénivelé positif, des glaciers, et des sections d’escalade très engagées. Il y est parvenu en un peu moins de huit heures, je crois. Il y a encore dix ans, personne ne le faisait en moins de 24 heures. C’est l’axe de progression sur lequel nous travaillons sur la chaussure. Je peux aussi vous raconter une petite anecdote personnelle à propos de cette chaussure. L’année dernière, je faisais de l’escalade avec l’un de nos athlètes grimpeurs, Sam Hennessy. Je suis un traileur qui aime faire de l’escalade, mais je ne suis pas un grand grimpeur. On faisait une petite voie en trad et j’essayais de me montrer à la hauteur. Mais à mi-chemin, j’avoue que j’ai pris peur. J’ai abandonné. Et le plus embarrassant dans cette affaire, c’est que Sam avait oublié ses chaussons d’escalade. Il a donc escaladé la voie avec sa chaussure d’approche, la Vertex Alpine, et il nous a conduit au sommet. C’était génial, il avait montré tout le potentiel de cette chaussure ! »
Pour en savoir plus sur le Vertex Alpine, visitez www.arcteryx.com.
Et pour les petites marches d’approche, Arc’teryx lance la Kragg : design & fonctionnelle
C’est un produit étonnant, parfaitement réussi d’un point de vue design, que vient de mettre au point la marque canadienne, complétant ainsi la gamme de chaussures techniques lancée cette année. Un nouveau concept surtout, que ce modèle dit de « récupération », créé pour les grimpeurs. Hyper confortable, il permet de relaxer les pieds et les orteils après une session de grimpe, mais aussi de faire quelques kilomètres sur un terrain un peu accidenté. Une chaussure « deux en a un » qui fourmille de petits détails pratiques. Le dessus est ici particulièrement respirant, ce qui permet de les enfiler sans chaussettes. D’autant plus vite, que l’arrière se rabat et la transforme en sandale « slip on ». Sur l’avant, les orteils sont très protégés, quant à la semelle, elle est en Vibram pour plus de stabilité. Une chaussure hors-norme pour une toute nouvelle approche !
Pour en savoir plus sur le Kragg, visitez www.arcteryx.com.
Photo d'en-tête : Arc'teryx