Déjà très populaire auprès des fans d’outdoor aux Etats-Unis, le mérinos s’est progressivement imposé en France dans la panoplie de base du randonneur, du skieur ou du traileur. Qu’est-ce donc que cette fibre ? Que peut-on vraiment en attendre et comment l’entretenir ?
D’où vient le mérinos ?
Originaire d’Afrique du nord, le mouton mérinos s’est bien adapté à l’Espagne avant de se retrouver aujourd’hui un peu partout dans le monde. L’Australie en est un producteur majeur, il est également élevé aux États-Unis, en Nouvelle-Zélande, en Amérique du Sud, mais aussi en Europe, notamment dans l’Hexagone. Un producteur tel que le français Henjl a ainsi recours, entre autres, à des élevages alpins.
Pourquoi est-il si doux et confortable ?
Si pour vous laine rime avec rêche, le mérinos devrait vous faire changer d’avis. Les fibres mérinos sont beaucoup plus fines et plus douces que la laine standard. Léger et finement frisé, le mérinos se mesure en microns. Plus il est bas, plus il est fin – de 24 à 15 microns- et plus il est cher. Doux, chaud et confortable, difficile de faire mieux comme couche « seconde peau ».
Comment régule-t-il la chaleur et la température ?
Cet isolant peut capter un tiers de son poids sous forme de vapeur d’eau, son apport de chaleur évitant la sensation de refroidissement. En résumé, il régule la température et évacue l’humidité. Le mérinos retient ainsi très efficacement la chaleur du corps et à poids égal, il sera plus chaud que du synthétique.
Dès lors, la peau respire naturellement, hiver comme été. Parti pour une sortie en montagne, un pull en mérinos vous tiendra au chaud le matin, mais vous gardera sec et frais dans l’effort plus tard dans la journée.
Une fois mouillé, que se passe-t-il ?
… Vous restez au sec ! La laine classique devient une vraie éponge – on a tous des souvenirs de chaussettes de rando qui pèsent des tonnes et qui ne sèchent jamais – et une fois trempé, le coton a une fâcheuse tendance à devenir notre plus grand ennemi. Pas le mérinos qui demeure isolant même mouillé.
Une laine anti-odeur, vraiment ?
Oui, vraiment ! Plus d’un randonneur peut en témoigner. Une paire de chaussette peut vous durer plusieurs jours et une chemise la semaine, tant cette fibre naturelle est peu propice à la prolifération des bactéries. Ce n’est pas une raison pour bouder les douches que vous pourriez rencontrer en refuge, mais cela peut sérieusement alléger votre sac à dos !
Pas négligeable non plus à l’heure où les compagnies aériennes font la chasse aux excès de bagage.
Ok, mais qu’en est-il de la solidité ?
Les fibres de laine sont naturellement résistantes aux actions mécaniques. Mais si besoin, on peut procéder soi-même à certaines petites réparations, comme l’indique la marque Henjl dans un guide très bien fait. Précieux, à l’heure où l’on préfère acheter mieux et durable que d’accumuler les vêtements « jetables ».
A noter que les chaussettes de rando et pulls de skis, tricotés très serrés, offrent une résistance exceptionnelle, pour peu qu’on en prenne soin.
Par ailleurs, les fabricants n’ont pas hésité ces dernières années à renforcer encore ces vêtements en les associant à d’autres matières, développant ainsi des produits très techniques. C’est le cas notamment du label WoolShell®, une membrane imperméable et coupe-vent proposée dès la première collection de vêtements de montagne en laine vierge de Henjl dont l’un des produits emblématiques reste la veste Redge. Plus récemment en 2017, la marque a développé une nouvelle génération de vêtements hybrides en laine dont le tricotage associe plusieurs structures et fils différents. L’idée est là de regrouper les zones de chaleur, résistance et ventilation sur un même morceau. Un concept appliqué sur leur veste Quantic.
Concrètement, comment l’entretenir ?
Anti-bactérien par nature, le mérinos ne nécessite que très peu de lavages. De quoi réduire votre consommation d’eau et de lessives et alléger votre facture d’électricité…
Mais pour prolonger la durée de vie de votre mérinos, lavez-le à l’eau froide et étendez-le à plat pour le sécher.
A quels produits est-il le plus adapté ?
On a longtemps limité l’usage du mérinos aux chaussettes et autres pulls et c’était bien dommage. Tant ses applications sont nombreuses. De nos jours, il est pratiquement partout. De l’équipement du randonneur en passant par le coureur ou le cycliste, en version hiver bien sûr, mais aussi été. Compte tenu de ses performances, certains l’ont même adopté au quotidien, en version tee-shirt manches longues ou chemise par exemple. On trouve même aujourd’hui des inconditionnels du caleçon en mérinos !
Et l’impact sur l’environnement ?
Bonne question, quand on voit la masse de produits en mérinos arrivant de Chine, principal importateur de cette laine provenant d’Australie et de Nouvelle-Zélande. Aussi la démarche d’un fabricant tel que Henjl est-elle particulièrement intéressante. La marque française utilise des laines vierges issues de moutons de race mérinos élevés en Amérique du Sud et certifiées GOTS (la référence en matière de textiles biologiques.) mais aussi dans les Alpes. Tous les éleveurs qu’elle sélectionne sont respectueux des animaux et ne pratiquent pas le Mulesing, un procédé douloureux infligé aux moutons pour éliminer les parasites.
Côté fil, pour ses tee-shirts la marque travaille avec le jersey de Reda Active, un filateur italien certifié ZQ (complètement traçable), et c’est en Autriche que la laine est traitée par Schoeller, pionnier du traitement écologique, à l’origine de la certification Bluesign®. Henjl est parvenu à remplacer la ouate de polyester par de la ouate de laine alpine entièrement biodégradable dans tous ses produits ouatinés. Un procédé qui a récemment séduit Picture Organic Clothing, le temps d’une collection capsule. Dernier point, la marque offre la possibilité d’acheter un produit fabriqué en France ou hors frontières. Un engagement social et un gage de meilleure traçabilité.
Combien coûte le mérinos ?
L’argument avancé par toutes les marques sur le marché pour justifier un niveau de gamme un peu plus élevé que la moyenne reste la durabilité. Et c’est un point qu’il faut entendre. L’heure n’est plus aux vêtements « Kleenex ». Pourquoi changer de pull de montagne tous les ans, quand une belle pièce peut faire l’affaire de saison en saison ? Question de philosophie.
Photo d'en-tête : Henjl- Thèmes :
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