Difficile de faire plus de distanciation sociale qu’avec un SUP. Aussi, maintenant que rivières et lacs sont accessibles, Outside – équipé de paddles Aqua Marina – est allé faire un tour sur le Rhône et a rencontré Benjamin Durand à Lyon. Ancien international de kayak freestyle, il s’est mis au paddle en mode détente. Aujourd’hui il est accro, au quotidien et en milieu urbain. Comment commencer, quels pièges éviter à l’achat d’un SUP ? Conseils d’un pro.
Après plusieurs années dans le circuit pro et un palmarès international impressionnant, Benjamin Durand a monté une agence de marketing digital à Lyon. Un boulot qui peut être stressant. « Je décompresse dans le sport », explique le Haut-savoyard. Kayak, bien sûr mais aussi wake, kite, vélo, escalade, trail et paddle, j’aime bien ce côté multisports. Pendant très longtemps, j’étais focalisé sur le kayak, compétitions oblige. Aujourd’hui, je recherche plus la notion de plaisir et de partage avec mes potes. En vélo et surtout en paddle. D’autant que les salles d’escalade n’ayant pas encore rouvert – c’est pour bientôt, mais bon – il nous faut encore attendre un peu, du coup, je suis à fond dans le paddle ici, en plein centre de Lyon. C’est totalement compatible avec ma vie professionnelle. La ville se prêtant très bien à cette pratique, tout comme Bordeaux ou Strasbourg pas exemple. Sans compter que c’est hyper pratique. Un paddle gonflable comme le Beast se case facilement dans un van, un petit appart ou un coffre de voiture. Tu peux aussi le transporter à pied, dans son sac à dos, ou le caler sur ton vélo.
Avec le paddle, j’ai retrouvé mon élément : l’eau. Et la posture aussi. Les mouvements sont les mêmes lorsqu’on veut avancer ou tourner. La transition a donc été très naturelle. Au début, dans notre groupe de kayak, certains sortaient aussi en SUP. Au fil du temps, ils étaient de plus en plus nombreux. On a commencé sur eau plate, pour la balade, et aujourd’hui la pratique s’est vraiment généralisée. On essaie de se procurer des paddles de qualité, mais accessibles, comme le Fusion d’Aqua Marina par exemple, pour une approche ludique. Au final l’équipement est assez léger et le plaisir arrive vite.
Ici, à Lyon, on a la chance d’avoir deux fleuves. Le Rhône et la Saône. Mais les deux ne sont pas autorisés au SUP, malheureusement. Seul le Rhône l’est. Sur la Saône, le paddle est considéré comme une embarcation tractée ! Comme le wake. Étrange ! Quelqu’un dans l’administration l’a mis dans cette case. Résultat, ça limite beaucoup. Mais vu le nombre de SUP qu’on voit sur la Rhône, ça pourrait bien évoluer. D’autant qu’avec la pandémie, on ne peut qu’encourager cette pratique, championne du monde de la distanciation sociale. Sur ton SUP, tu es tout seul. Et si tu tombes à l’eau, on sait qu’on ne risque pas de contamination. Donc espérons que la pratique se généralisant, le SUP change de case et … soit accepté sur la Saône.
En attendant, il nous reste le Rhône ! Le SUP est vraiment le meilleur moyen de découvrir la ville. La qualité de l’eau est bonne ici, et les berges aménagées. Depuis six ans que j’y vis, grâce au SUP, j’ai eu accès à des spots incroyables. Aux beaux jours, quand tout le monde est entassé sur le moindre carré d’herbe, tu peux faire une rando tranquille, passer sous les ponts, accéder à des zones inaccessibles aux piétons, voir des détails architecturaux étonnants. En fin de journée, tu peux faire une petite balade au coucher de soleil, tu glisses sans bruit avec l’impression d’être un privilégié. Sur ta planche, tu as un autre point de vue, tu deviens un autre observateur.
Au-delà de cette pratique individuelle, ce que j’aime aussi, c’est la camaraderie que tu peux retrouver en SUP. Quand je suis sorti du circuit pro, qui m’a permis de participer à des expéditions dans des endroits fantastiques, au Zimbabwe, en Ouganda – sans le kayak, jamais je ne serais aller là-bas !- ces expés à cinq ou six personnes m’ont vraiment manqué. Or, sans aller au bout du monde, je me suis rendu compte qu’on pouvait aussi vivre des micro aventures tout prêt de chez soi. Dans ma ville et ma région où il y a tant à faire. Entre Lyon et les Alpes, on a un terrain de jeu incroyable. Il y a deux ans, avec des potes, on a fait Genève-Lyon en kayak. En deux jours et demi, à raison de 80 kilomètres par jour. Un bon rythme. Et là, avec le déconfinement, on se demande si on ne va pas remonter cette expé, mais en paddle cette fois. Aux barrages, tu dois porter ta planche, mais c’est totalement accessible avec deux nuits de bivouac. Trouver ton spot le soir, repartir le lendemain au petit matin … C’est hyper sauvage, très vert, et tu ne croises pas grand monde.
Débuter : les 10 erreurs à éviter
- S’informer. Avant de monter sur l’eau, mettez-vous en contact avec un club de canoé, kayak ou paddle, comme Lyon Canoë par exemple. Ils vous diront quoi faire ou pas et vous donneront tout de suite deux ou trois bons conseils pour démarrer.
- Voir petit. Pour votre première balade, ne partez pas trop loin, restez dans un périmètre proche.
- Partir avec un pote. Ça reste de l’eau vive, et comme en kayak, on évite de sortir en solo la première fois.
- Commencer par remonter le fleuve. Quand vous serez crevé, au retour, vous serez content de vous laisser porter par le courant.
- S’échauffer. Avant de monter sur votre planche, faites de petits exercices pour faire travailler les épaules et le bas du dos, les lombaires. A chaque coup de pagaie, c’est tout le corps qui suit. Il faut donc se gainer.
- Trouver sa stabilité tout de suite. Au centre du SUP, vous avez une languette, c’est à ce niveau que vous devez mettre vos pieds, pas trop écartés, bien centrés.
- Garder les jambes très souples. Au début, on est très raide, du coup on est moins précis dans les mouvements. Et au premier clapotis, on risque de chuter.
- Bien tenir sa pagaie : pratiquement tous les débutants la tiennent … à l’envers. Or une pagaie, c’est comme une pelle, c’est la partie creuse qui doit aller chercher l’eau. Enfin, Il faut avoir la main sur l’olive (le manche), la plupart au début la tiennent en dessous.
- Planter la pagaie bien verticale. Et quand on donne un coup de pagaie, bien penser à la ramener au niveau du corps, les bras bien tendus et avec une bonne rotation des épaules. Ça ne sert à rien d’aller derrière soi.
- Apprendre à se pencher dans le courant. Comme en kayak, il faut savoir se pencher du bon côté. Notamment quand vous passez du bord de la rivière, où le contre-courant est calme et stable, pour gagner le courant principal, au centre. A ce moment-là, il faut se pencher très légèrement, « giter », pour bien accompagner le paddle.
S’équiper : les 4 points à vérifier
L’équipement de base est sommaire : Un paddle, une pagaie, un leach, un gilet (obligatoire sur certaines portions, suivant les sites), ça suffit. Et si en plus on peut ajouter un sac étanche avec un téléphone chargé, au cas où, c’est parfait.
Que vérifier à l’achat ?
- Le poids, surtout si tu le transportes en mode sac à dos ou sur ton vélo. Le Beast par exemple, fait 9,3 kilos.
- Le volume global du sac. Il faut que tu puisses le caser dans ta voiture ou ton appart, qui n’est pas forcément un loft de 200 m2.
- La qualité de la pagaie. En plastique, c’est nettement moins cher qu’en carbone – le prix peut aller du simple au double – mais entre les deux, c’est le jour et la nuit au niveau de la légèreté et du feeling, entre autres. Une pagaie en carbone est un bon investissement, notamment si tu fais de la longue distance. Y’a pas photo.
- La forme. Un modèle profilé sera plutôt « race » mais si ton but c’est de barboter sur un petit lac avec des copains, un modèle moins profilé fera l’affaire.
Pour découvrir toute les Stand Up Paddle d’Aqua Marina, visitez aquamarina.com.
Photo d'en-tête : Aqua Marina / Richard Bord